Color me blood red

Réalisation : Herschell Gordon Lewis
Scénario : Herschell Gordon Lewis
Pays : États-Unis
Sortie : 1965

C’est le troisième volet de la Blood Trilogy, qui commence avec Blood Feast pi Two thousand maniacs! Mais Color me blood red est pas aussi connu que les deux premiers. Ce qui est sûr, c’est que le cover était alléchant.

Résumé

C’est l’histoire de Adam Sorg, un peintre fucked-up pi imbu de lui-même qui réussit pas à trouver les bonnes teintes de rouge pour ses tableaux. À un moment donné, sa blonde se coupe sur le clou d’un cadre pi essuie sa main sur une toile. Adam trouve le sang pi a une révélation : c’est la teinte qu’y cherchait. Facque y demande à sa blonde d’y donner un peu de sang. Mais elle trippe pas pi y dit d’utiliser le sien. Ce que Adam fait sans hésiter. Mais quand y réalise qu’y a besoin d’une grande quantité de sang, y hésite pas à tuer sa blonde pi à peindre directement avec son cadavre comme pinceau. La toile est un succès, mais le monde de la galerie y demandent de prouver qu’y peut en faire une autre aussi réussie. Facque Adam tue deux baigneurs (y habite à côté de la plage) qui avaient emprunté ses watercycles, des genres de pédalos/vélos. Anyway : y fait sa toile, que des marchants d’art veulent acheter. Mais y sont pas à vendre, pi Adam se fâche. Quand une gang de jeunes adultes viennent se baigner sur la plage, y demande à une des filles de venir poser pour lui. Pendant qu’elle va chez lui, ses amis trouvent un cadavres enterré dans le sable. Y se pointent chez Adam pi sauvent leur amie. Voilà.

Critique

Color me blood red m’a procuré beaucoup de plaisir, mais un plaisir qui s’apparente à Troll 2. Les acteurs pi les dialogues sont tellement mauvais que c’en est drôle. Pi y a des affaires qui ont juste aucun sens, genre la gang de jeunes adultes qui s’amusent à la plage comme des enfants, en s’arrosant pi en criant de plaisir. Ou ben en utilisant les watercycles qui vont à 10 km/h pi qui sont complètement ridicules. Y a aussi des personnages bizarres, comme l’autre peintre crissement stéréotypé pi le couple qui s’habillent pareil pi qui arrêtent pas de danser pi de se donner des petits becs secs. Le linge des acteurs, que ce soit les maillots de bain, les petites shorts ou les cheveux, est toujours tellement laite que ça fait décrocher. Sans parler des peintures qui sont supposées être super excellentes alors qu’elles sont juste ridicules.
Y a vraiment quelques scènes d’anthologie dans Color me blood red, qui sont comparables au « Oh my goooooood ! » pi « Nilbog ! It’s goblin spelled backwards » de Troll 2. Par exemple, la scène avec le bateau à moteur, quand le peintre charge les watercycles avec un harpon comme une chevalier charge avec une lance. Ou quand le couple weird sont autour d’un feu de camp pi qu’y mangent la guimauve au bout du baton de l’autre en criant « Aim ! ». Ou quand le gars trouve le cadavre enterré dans le sable pi que la première chose qu’y dit c’est « Holy Bananas ! ». J’oublierai jamais ça.
Malgré tout, certaines scènes sont quand même écoeurantes, même si y a juste trois meurtres (dont un qu’on voit pas) dans tout le film. Personnellement, quand je vois le gars de couper un doigt avec une lame de rasoire pi ensuite frotter son doigt contre la toile pour peindre, ça m’écoeure. Pi quand Adam remplit son pot de couleur en squeezant les intestins de la fille éventrée pi attachée en croix.

Un petit mot pour dire que les commentaires du réalisateur pi du producteur sont quand même intéressants parce qu’y sont très au courant que leur film est pas très bon. Y sont capables de porter un regard critique sur leur propre film pi d’en rire, ce qui les rend crissement sympathiques.

Analyse

Le spectateur attentif va remarquer que la couleur rouge est présente dans tous les plans, ou presque, que ce soit le chandail de la blonde de Adam, le tapis dans la salle d’exposition ou les flotteurs des watercycles. À part être récurrent, ça veut pas dire grand-chose, ça.
Ce qui est intéressant, c’est le parallèle avec le cinéma gore, qui était à l’époque encore à ses début, j’oserais même dire à ses balbutiements. Adam fait de l’art avec du sang. Le gore fait de l’art avec du sang, oui, mais avec du faux sang. C’est la différence entre le gore pi le snuff. Je comprend vraiment pas les gens qui pensent que vu que j’aime le cinéma gore, j’aime aussi regarder des journalistes américains se faire décapiter en Irak. Pas pantoute. Y me semble qu’y a une différence, non ? C’est cette différence-là que le film expose. C’est un plaidoyer pour le gore qui affirme sa propre fausseté pi son côté mimétique pour répondre aux détracteurs du genre, qui l’attaquent à grands coups de moralité aveugle.

Verdict

Recommandé, mais juste pour ceux qui aiment rire d’un film pas vraiment bon. C’est pas pour rien que Color me blood red est pas aussi connu que Bloodfeast. Un joint peut grandement augmenter le plaisir de visionner ce film-là.

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