La cave aux crapauds, par Thomas Owen

Parution : 1945

J’ai décidé de donner une autre chance à Thomas Owen, parce que tout le monde devrait avoir droit à une deuxième chance, pi aussi parce que je suis tombé sur son recueil La cave aux crapauds. C’est le genre de titre qui m’attire.

« Son pouvoir occulte s’accrut rapidement par l’exercice. Il sut l’employer savamment, le doser. Ne plus tuer seulement avec la force brutale de l’éclair, mais rendre aveugle, briser les reins, faire éclater les ventres blafards. Il put même agir à distance, de derrière un écran, un bandeau sur les yeux ou une cagoule sur la tête.
Quand il pénétrait dans l’immonde cave, un frisson animal agitait tous ses pensionnaires affolés. »

Ça, c’est un extrait de la nouvelle La cave aux crapauds. J’ai été déçu. Je m’attendais à dequoi comme des crapauds maléfiques ou je sais pas. Mais l’histoire, c’est ça : un prêtre se rend comte qu’il est capale de foudroyer des crapauds du regard. Il y prend plaisir, pi fait un élevage dans sa cave. Il masterise la technique, pi se dit qu’il devrait essayer sur dequoi de plus gros, mettons un enfant. Pi juste comme il se dirige vers un enfant, il voit un petit crapaud sur la route. Il essaye de le tuer mais il s’évanoui en croisant son regard. Il se réveille en bonne santé, sauf qu’il louche. Ça fini demême.
Les autres nouvelles sont pas mieux.
Une princesse qui a pas de main pi qui séduit des hommes pour couper les leurs.
Une belle cousine qui devient vieille pendant un orage.
L’âme d’un monsieur qui vient de mourir qui s’arrange pour que son héritage soit donné à sa nièce pi son chum à condition qu’ils se marient.
Y en a une que j’ai aimé, quand même. Pendant une grosse tempête, un gars qui joue e la flûte demande de s’abriter chez 3 gars méfiants. Le problème, c’est que le gars, y a des mains de cadavre presque décomposé. En fait, ce que j’ai aimé dans cette nouvelle-là, c’est la description des mains.

« Alors seulement nous vîmes avec horreur les mains du Châtelain. Des mains d’une maigreur affreuse, pareilles à des pattes d’oiseau, griffues, les doigts recourbés comme des serres, hérissées d’innombrables verrues formant à toutes les articulations des proéminences semblables à celles que l’on voit aux jointures des armures. Les ongles étaient prolongés en griffes de corne épaisse.
Quelle inimaginable mainceur aussi! On aurait dit que des couches successives de peau et de chair avaient été enlevées par tranches au point que toute épaisseur, même celle des os, avait disparu. Présentées de profil, de telles mains n’avaient plus rien d’humain. »

Je sais pas pour vous, mais moi, je me fais une image assez dégueuse de ces mains-là. Si Owen a une qualité, c’est dans ses descriptions. Souvent, les nouvelles commencent avec un longue description qui introduit le décor, les personnages pi l’atmosphère. Mais en général, c’est décevant. La nouvelle commence, le potentiel est bon, pi la fin arrive. C’est tout. Ça donne aucune émotion, ça fait pas peur, rien.
Facque je reste avec la même idée qu’après avoir lu Cérémonial nocturne : Owen, c’est pas le yable. J’en lirai pu. Au moins, ça m’a même pas coûté un euro.

Verdict : ça vaut pas la peine.

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