Pride and prejudice and zombies, par Jane Austen pi Seth Grahame-Smith

4e de couverture:
« It is a truth universally acknowledged that a zombie in possession of brains must be in want of more brains. » So begins Pride and Prejudice and Zombies, an expanded edition of the beloved Jane Austen novel featuring all-new scenes of bone-crunching zombie mayhem. As our story opens, a mysterious plague has fallen upon the quiet English village of Meryton—and the dead are returning to life! Feisty heroine Elizabeth Bennet is determined to wipe out the zombie menace, but she’s soon distracted by the arrival of the haughty and arrogant Mr. Darcy. What ensues is a delightful comedy of manners with plenty of civilized sparring between the two young lovers—and even more violent sparring on the blood-soaked battlefield as Elizabeth wages war against hordes of flesh-eating undead. Can she vanquish the spawn of Satan? And overcome the social prejudices of the class-conscious landed gentry? Complete with romance, heartbreak, swordfights, cannibalism, and thousands of rotting corpses, Pride and Prejudice and Zombies transforms a masterpiece of world literature into something you’d actually want to read.

Facque aujourd’hui, je vous parle de ce livre-là, vraiment crissement bizarre: Pride and Prejudice and Zombies. Ben oui. Comme l’annonce le titre, c’est le texte de Jane Austen entrecoupé de passages de zombies, écrits par Seth Grahame-Smith. La légende stipule que c’est le texte intégral, mais j’ai l’impression que Grahame-Smith a pas lésiné pour enlever tout plein de bouts qui fittaient plus ou moins avec son objectif.
Tout d’abord, le résumé : Élizabeth, ses 4 sœurs pi leurs parents habitent la campagne anglaise. On est en 1800 quelque chose et l’Angleterre est depuis 50 ans en guerre avec des zombies. La mère veut marier ses filles alors que le père veut en faire des tueuses de zombies. Toute la famille a été entraînée en Chine par des maitres shaolin. Élizabeth est la meilleure. Un jour, un noble arrive dans les parages, à la grande joie des 5 sœurs. Il finira par marier Jane, la sœur d’Élizabeth, alors que cette dernière mariera l’ami dudit noble. Le livre traite de l’histoire de ceux-ci, qui s’haïssent au début pi s’embrassent à la fin. À travers de tout ça il y a un prêtre dont la femme se transforme en zombie, des ninjas à la solde d’une dame de la haute aristocratie pi un paraplégique qui se pisse dessus. Voilà.
Cela dit, j’avoue que j’ai jamais lu le vrai Orgueil et Préjugés, ni aucun livre de Jane Austen. Pas parce qu’un gars qui lit Jane Austen c’est fif mais plutôt par simple désintérêt pour la chose. Je doutais pas pantoute des qualités littéraires de cette œuvre-là, considérée comme l’une des plus grandes productions de la littérature mondiale. J’éprouvais à son égard la même méfiance que face à du Zola, par exemple. Sauf que si vous ajoutez des vampires dans Germinal, là vous avez mon attention.
Bon. Premièrement, c’est tu un viol littéraire ? Je pense pas. Appeler son émission de télé Des kiwis et des hommes, ça c’est un viol littéraire. D’après ce que j’ai appris pendant mon cheminement sur Terre, la postmodernité en littérature est marquée par la désacralisation des textes d’origine, leur modification, transformation pi toute. Grahame-Smith est pas le premier à faire ça, pi c’est pas le dernier. C’est dans l’air du temps. D’après moi, Grahame-Smith a voulu faire un hommage, un peu bizarre c’est sûr, à l’une des plus grandes romancières de l’histoire. En plus, ça a le mérite de faire lire et découvrir l’écriture de Austen à un public qui ne l’aurait jamais lu – genre moi. Est-ce que j’ai apprécié Pride and Prejudice and Zombies ? Oui. Est-ce que le texte d’origine et les parties ajoutées formaient un tout ? Non. D’où l’intérêt. Les meilleurs passages sont ceux où on distingue clairement l’intrusion de la plume de Grahame-Smith dans celle d’Austen :

‘’She grew absolutely ashamed of herself. Of neither Darcy nor Wickham could she think without feeling she had been blind, partial, prejudiced, absurd. Had she her dagger, Elizabeth would have dropped to her knees and administered the seven cuts of dishonour without a moment’s hesitation.’’ (page 165)

Mettons une chose au clair : il pourrait pas avoir un contraste plus flagrant entre les genres, sauf peut-être une tragédie écrite par Bukowski. Là se trouve le génie – le mot est un peu fort – de Grahame-Smith. Le choc des deux styles provoque invariablement le rire. Les répliques d’Élizabeth sont dignes de celles de Bruce Willis dans Die Hard IV, les massacres de zombies sont complètement dégoutants et le style d’Austen est pastiché à merveille et ce, même dans les pires moments gore. Sauf que les 320 pages sont un peu trop longues. Une fois qu’on a compris le principe, c’est pas mal du pareil au même. Mais on rit encore, facque on s’en crisse.
Verdict : une expérience que je recommande pour se fucker un peu le cerveau pi rire en masse.

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