Vinyan

Réalisation : Fabrice Du Welz
Scénario : Fabrice Du Welz, David Greig pi Olivier Blackburn
Production : Michaël Gentile
Pays : France, Royaume-Uni, Belgique
Sortie : 2008

J’ai été surpris quand j’ai vu que mon Vidéotron avait une copie du nouveau film de Du Welz. Apparemment, ce film-là avait plus de budget que Calvaire; Emmanuelle Béart joue dedans. Ça augurait ben, facque je l’ai loué.

Le film se passe dans un Phuket post-tsunami du 26 décembre. Depuis six mois, Paul pi Jeanne vivent à Phuket après avoir perdu leur fils dans la grosse vague de 30 pieds de haut. Sauf que, pendant la présentation d’un film de sensibilisation pour la cause des enfants birmans, Jeanne voit son fils en arrière-plan. Parce que l’espoir, des fois, c’est épais, ben ils font affaires avec des thaïs pas trop cleans pour aller le chercher. Facque le couple décide de payer fucking cher pour traverser la frontière birmano-thaï, chose qui est pas vraiment une bonne idée, sauf si c’est Rambo le capitaine de l’embarcation. Mais plus ça va, plus ils s’enfoncent dans la marde. Paul veut se pousser mais Jeanne veut continuer à chercher. On voit ben qu’elle a pas toute sa tête. Pi là ça dégénère pour finir en délire mystico-allégorique qui reste toujours pas clair pour moi.

Si on se rappelle bien, Calvaire exploitait le malaise pour affecter le spectateur. Ici, Du Welz l’utilise mais d’une autre façon. Tout le long, on voit le couple se mettre de plus en plus dans la marde pi on peut rien faire. Déjà qu’au début, on sait que c’est pas une bonne idée leur patente. Quand le thaï louche présente à Jeanne un enfant birman avec la face peinte en blanc pi qu’y lui dit que c’est son fils, pi qu’elle le croit, osti que j’étais mal à l’aise. Une chance que son chum est là. Sauf qu’à un moment donné, elle vire juste folle. On la voit faire des affaires dans le dos de son chum pour continuer de chercher pi on peut pas s’empêcher de l’haïr, Jeanne. Elle agit vraiment d’une façon contraire au bon sens, c’est ça qui gosse. J’étais exaspéré.
Pi insécure, itou. Parce que tout le monde que le couple rencontre ont l’air pas clean. J’aurais jamais fait affaire avec les gars de Phuket. Quand ils arrivent sur l’île, la populace locale lance des ballons éclairés dans la nuit. C’est une belle scène au niveau esthétique, mais crisse qu’on les trouve fucked-up les habitants. Ils agissent trop pas normalement. Pi c’est comme ça à chaque fois qu’on voit un nouveau personnage : il est toujours plus bizarre que les autres. Je feelais vraiment comme Paul : la marde pogne de plus en plus pi je peux rien faire. Quand un film me donne des émotions, j’aime ça.
L’atmosphère du film est menaçante pi vraiment étouffante. Surtout les scènes où ils sont perdus dans la forêt tropicale. On le sent tellement vulnérables.
Quand la situation de Paul pi Jeanne pourrait pas être plus précaire, le film pogne une twist étrange. Des enfants peints en blancs sortent de la forêt pi leur courent après. Paul meurt dans une caverne pi Jeanne fini toute nue pi entourée par genre 50 enfants qui la touchent tranquillement. Pi c’est la fin. Y me semble que quand j’ai vu le film, j’ai eu l’impression de comprendre ça voulait dire quoi cette fin-là. Mais j’ai oublié.
Le film est ben fait, sans rien de ben spécial du côté esthétique. Les plans sont beaux, mais ben normaux, comme le jeu des acteurs. Le rythme est crissement lent, mais ça fait ben monter la tension, le malaise pi l’insécurité. Ça peut être trop lent pour certains parce que la psychologie prend plus de place que l’action. Mais moi j’ai pas ressenti de longueurs. J’ai ben aimé ça.

Verdict : un bon film, pas aussi bon que Calvaire, mais un bon film. Qui sort des schémas traditionnels de l’horreur.

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