Macabre (Rumah Dara)

Réalisation : The Mo Brothers (Kimo Stamboel pi Timo Tjahjanto)
Scénario : The Mo Brothers
Pays : Indonésie
Sortie : 2010

Macabre (titre original : Rumah Dara) roule sa bosse depuis 2009 dans quelques festivals un peu partout dans le monde, mais y s’est pas encore rendu en Amérique. C’est une version longue du short Darah, que les Mo Brothers ont décidé d’allonger après le succès de leur court-métrage. J’étais curieux de voir un film indonésien, pi un peu craintif aussi, parce que – hé oui – chu allé en Indonésie y a trois ans, pi que les soaps indonésiens avaient l’air vraiment particulièrement mauvais. Je comprenais rien, mais je savais que c’était à chier.

Facque c’est l’histoire de Adjie, de sa femme (enceinte de 8 mois), de sa sœur Ladya pi de trois de leurs amis, qui partent faire un roadtrip jusqu’à Jakarta pour porter Adjie à l’aéroport, parce qu’y s’en va en Australie pour travailler. Juste avant qu’y partent, y tombent sur Maya, une fille en état de choc qui leur dit qu’elle a été agressée. Y décident de l’embarquer pi de la dropper chez eux en chemin. Elle les invite à entrer pi rencontrer sa mère, Dara, qui veut les remercier en leur faisant à souper. Mal à l’aise, y acceptent pareil, pour faire plaisir. Mais y a dequoi dans bouffe, évidemment.

Le générique montre, de façon assez maladroite, des fausses images d’archives où on voit des enfants se faire donner des leçons d’anatomie. J’étais vraiment prêt à tout, après ça. Mais j’ai été surpris par l’étonnante justesse du jeu des acteurs. Quand y faut qu’y jouent le malaise dans la maison de la famille freak, pi qu’y voient ben que la mère est bizarre, y réussissent à bien le rendre, le malaise. Pi ça reste demême tout le long; c’est pas des grandes performances palme-d’or-isantes, mais ça m’a paru moins typé pi plus crédible que ce qu’on voit en général dans les films asiatiques.

Le scénario ressemble beaucoup à Texas Chainsaw Massacre (une couple de personnes pognées dans la maison d’une gang de fuckés dangereux) pi à The loved ones (l’invincibilité parodique mais efficace du méchant à la fin). Facque c’est pas exactement du torture-porn comme je le pensais, parce que y a pas tant de torture en tant que telle. Mais y a en masse de sang – sérieux, y en a gros en tabarnaque. Chose bizarre : certaines scènes de combats/coupures/blessures sont assez mal faites (genre le montage est mal raboudiné) mais la plupart du temps, c’est quand même ben fait (la tête qui se fait décâlisser par une crosse de fusil). Le maquillage, aussi, est vraiment excellent : tsé, quand les personnages reçoivent un coup dans face, ben, ça laisse une trace, pi la trace, elle reste là tout le reste du film. Ça ajoute un peu de réalisme.

C’est pas le genre de film qui fait peur. On fait pas vraiment de sauts pi on est pas tant stressés pour les personnages. On est juste un peu mal à l’aise à cause de la mère trop frigide, sa fille folle, son fils obèse pi muet pi son autre fils tout aussi frigide. Y aussi le mystère qui entoure la séquestration en apparence gratuite des personnages. On finit par comprendre que c’est une affaire de cannibalisme pi de jeunesse étrenelle, mais ça reste pas clair pi, au fond, pas vraiment important.

La réalisation, sans être hyper originale, est quand même intéressante. Certains plans ont un côté symbolique qui donne un peu de profondeur au film, pi y a des prises de vue bizarres mais vraiment cools.

Verdict : Recommandé. C’est pas un grand film, mais c’est un bon divertissement, pi ça permet de découvrir un peu le cinéma d’horreur indonésien, ce qui est jamais mauvais pour sa culture générale.

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