Réveil II

Des pulsations galopantes m’éveillèrent. Le vacarme se répercutait sur les murs, dans mon crâne, entre mes côtes. Il pesait sur mon corps, étouffé, enfoui profondément, écrasé sous un poids énorme. Mon souffle mourait au fond de ma gorge. Des sabots martelaient ma poitrine, muselaient mes poumons. Comprimé sous la nuit, je cherchais un peu d’air, une bouffée lumineuse. Les ténèbres s’épaississaient peu à peu. Les détails s’engluaient dans un noir opaque, vide.
Mon œil capta un mouvement. La timide lueur du lampadaire révéla une crinière sombre, une silhouette énorme et terrible sur le mur nu. Le vent hennissait furieusement, s’engouffrait à l’intérieur par la fenêtre ouverte, sa blanche robe flottant dans sa course.
Le silence avala la pièce. Le rideau retomba mollement sur le calme extérieur. Je me redressai en sueur, m’enivrant bruyamment de l’haleine de la nuit.
À mes côtés, Elle se retourna, doucement, murmura quelque chose, puis se rendormit.
La pièce était vide, et moi haletant.

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