Rapaces, par Dufaux/Marini

Scénario : Jean Dufaux
Dessins : Enrico Marini
Lettrage : Simone Deschler
Sortie : De 1998 à 2003, L’intégrale en 2009
4 tomes

Une bédé française de vampires qui est sortie avant que la folie des vampires s’empare du monde. Je m’attendais pas à grand-chose mais je me disais que ça faisait longtemps que j’avais pas lu une bédé.

« RAPACES, c’est le royaume de la nuit, là où les miroirs ne réfléchissent plus d’images, à l’heure des rencontres improbables… et mortelles.
Rencontre de VICKY LENORE avec son passé, sa famille et le couple maudit qui investit, ébranle la ville entière, Drago et Camilla. Lenore plaira au frère et à la soeur jusqu’à basculer de l’autre côté du miroir…
Rencontre de AZNAR AKEBA avec le maître de la ville, de cette secte étrange qui s’arroge tous les pouvoirs. Aznar investi d’une mission, retrouver les RAPACES afin de les détruire.
Rencontre enfin des RAPACES avec leur passé. L’Espagne au temps de l’inquisition.
A l’heure où des mutations détestables entraînent toute une caste vers les arcanes du pouvoir.
Passé chatoyant, flamboyant, baroque en opposition avec la rigidité, le noir et le rouge de la ville.
Une ville envahie par les RAPACES…
Une ville où les humains n’ont plus le choix : il faut résister ! »

Résumé

Deux policiers, Vicky Galore pi Spiaggi, enquêtent sur une série de mort bizarres : les cadavres sont retrouvés avec une épingle plantée dans un kyste derrière l’oreille droite pi sur le mur, c’est écrit en lettres de sang « Your kingdom is doomed ». Les meurtres se multiplient, tous pareils, pi touchent toute l’élite de la ville de New York. Vicky découvre que son chum, policier lui itou, a un kyste derrière l’oreille pi qu’y est une taupe au service d’une organisation crissement vaste pi toute. Finalement, les kystes derrières l’oreille sont un signe de l’affaiblissement d’une ancienne race de vampires qui, au XVIIe siècle, a décidé d’arrêter de chasser des humains pi s’intégrer à eux pi les asservir sans qu’y s’en rendent compte. Sauf que : Drago pi Camilla, les Rapaces, sont des descendants de Don Molina, le seul vampire qui avait refusé de se fondre aux humains pi qui refusait de renier sa nature de chasseur. Les vampires se font tuer un après l’autre pi y sont en tabarnaque. Facque y vont trouver le fils illégitime de Drago, Akeba, pour y donner l’épée des Molina, seule arme qui peut tuer les Rapaces. À travers tout ça, Vicky pi Spiaggi essayent de renverser le complot. Je m’arrête là, parce que ça pourrait être long.

Critique

Pour être ben honnête, les histoires de vampires qui vivent avec les humains (genre True blood, Twiligh, Daybreakers, etc.), ça commence à me taper ses nerfs en crisse. Ça revient tout le temps au même. Pi les Rapaces ont le look aristo-vampire-sexy-geek, comme toujours. Drago pi Camilla sont habillés en cuir rouge, avec des capes pi toute. Pi Vicky est tout le temps habillée aik des jupes courtes pi des huges décollettés. Pi y a plein de scènes de lesbiennes vampires. Comme ont dit, y a geek sous roche. C’est quoi ces fantasmes-là, qui reviennent dans tout plein de bédés ?
Bon. Dans Rapaces, y a de l’action en masse : des meurtres, du sexe (lesbianisme pi inceste), des revirements de situations, des péripéties pi des reconnaissances aristotéliciennes, pi toute. L’intrigue se noue pi se dénoue à un rythme incroyablement rapide tout en passant par plein de sujets qui sont plus ou moins cohérents d’un tome à l’autre.
Les dialogues sont pas vraiment bons, pi les personnages superficiels pi creux. L’intrigue est très peu originale : l’idée du complot à grande échelle est pas nouvelle. Les dessins sont pas le yable non plus. Des fois, j’avais l’impression de voir des méchants de Disney, surtout Drago, avec son gros menton pi sa shape impossible. On est loin de la qualité d’Enki Bilal, mettons.
Pi c’est pas du fantastique, ni de l’horreur; comme Daybreakers (pi c’est pas la seule ressemblance), c’est de l’action.

Analyse

Au début, je trouvais que ça s’enlignait pour dequoi de crissement conservateur pi réactionnaire, genre « Le changement c’est mauvais; y faut continuer à vivre comme on l’a toujours fait. » Parce que c’est ça : les Rapaces tuent tous les vampires qui ont abandonné le mode de vie traditionnel de prédation. D’un côté, les méchants progressistes, pi de l’autre, les bons soldats de la tradition. Mais à la fin, alors que Vicky est devenue une Rapace, elle se détourne de Drago pi Camilla en disant « J’ai choisi d’être libre. » Ce qui montre que la réflexion individuelle doit l’emporter sur la simple répétition aveugle des choix de vie imposés par la tradition. Autre image évocatrice : encore à la fin, le master vampire se fait tuer par une gang d’enfants révoltés. Le jeunesse a le pouvoir de changer le monde pi prendre son avenir en main. Sujet qui est toujours d’actualité, particulièrement maintenant, avec ce qui se passe en Tunisie, en Égypte pi au Yémen.

Verdict

Pas recommandé. Même si c’est pas long à lire, c’est quand même une perte de temps. Y a rien de nouveau là-dedans pi ça laisse complètement indifférent.

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