The rite

Réalisation : Mikael Hafstrom
Scénario : Michael Petroni, d’après le livre de Matt Baglio
Pays : États-Unis
Sortie : 2011

L’année 2011 commence pas ben. Après Season of the witch, l’autre grosse sortie hollywoodienne, c’est The rite, avec Anthony Hopkins, ce qui est pu – depuis longtemps – gage de qualité. Malgré les critiques mauvaises, chu allé le voir pareil, parce que. J’ai décidé de pas rater un seul film d’horreur qui passe par chez nous cette année, pour le meilleur pi pour le pire.

Résumé

Michael décide de quitter sa job d’embaumeur au grand dam de son papa qui runne l’entreprise depuis longtemps pi qui pensait que son fils la reprendrait. À la place, y s’inscrit au séminaire pour devenir prêtre. Après presque 4 ans d’études, y décide de lâcher parce qu’y a pas la fois. Un de ses profs y dit que ça serait une erreur parce que, selon lui, Michael aurait un genre de don – évidemment, c’est le personnage principal. Y fait un deal avec lui : y va aller au Vatican faire un cours pour devenir exorciste, pi si après y croit toujours pas, y va le laisser partir. Blablabla, Michael se retrouve à Rome. Un de ses profs, qui a remarqué son septicisme, y dit d’aller voir le père Lucas, un exorciste aux manière peu orthodoxes. Mais Michael, confronté à des exorcismes pas convainquants, continue de douter. Jusqu’à ce que Lucas se fasse posséder lui-même, pi qu’y soit la seule personne à pouvoir le sauver. Y a aussi une histoire avec une journaliste italienne qui enquête sur les exorcismes du Vatican.

Critique

Les critiques que j’ai vu parlent d’une accumulation de clichés. Effectivement. Du jeune homme qui retrouve la foi au démon qui crie des injures, en passant par la réconciliation avec un passé troublé, tout y est. Sans que ça ait vraiment rapport, on voit pendant le générique des balançoires qui bougent dans le vent pi autres images convenues à connotation creepy.
On remarque aussi des hommages au classique Exorcist de Friedkin, genre l’ombre du gars avec le gros chapeau pi la grosse malette. Mais y a quand même des limites à faire des hommages, parce que passé un point ça devient du plagiat : le jeune prêtre boxeur qui boit de l’alcool pi qui – mon dieu ! – fitte pas dans l’image qu’on se fait d’un prêtre, ça nous rappelle quelque chose, non ? Si les scènes d’exorcisme sont moins gore que dans celui de 1973, y sont pas mal inspirées de The last exorcism, pour pas dire copiées, avec un peu de maquillage en plus. Au point que ça gosse.
Pi les dialogues. C’est pas fort; oh non. Genre : « Tu est assez fort ! Tous les choix de ta vie t’on mené jusqu’ici : C’est ton destin ! » pi « Si je crois en toi [Le yable], je crois aussi en Dieu ! » On peut mettre la faute sur la traduction, mais j’ai pas l’impression que c’était plus subtil pi nuancé en anglais.
Y a aussi l’histoire avec la fille, Angelica, qu’on comprend pas trop pi qui change rien à l’histoire. Ça prenait juste une fille dans l’histoire, facque y en ont plogué une. L’affaire, c’est qu’on s’en crisse de son personnage, comme de tous les autres, d’ailleurs. On s’attache à personne. Pi l’acteur principal, je sais pas où y sont allé le chercher, mais y est pas très bon, tellement que j’avais l’impression de voir Bruce Campbell, par moments. Hopkins, lui, joue probablement le pire rôle de sa vie. Autre problème scénaristique : la relation conflictuelle avec le papa, présente dans tout bon film américain, est quétenne pi pas touchante pour une cenne. Autre affaire : tout le long du film, Michael hésite entre la foi pi la raison. Mais y a pas de suspense pantoute : on sait tous qu’à la fin, y va y croire, en Dieu. On était même pas stressé pour lui. Encore une fois, un scénario écrit à partir d’un schéma préexistant.
Bon, je pense que j’ai fait le tour.

Analyse

Dans The rite, on mélange les mythes catholiques avec celui d’Œdipe. Le personnage est marqué par l’image – creepy, je l’avoue – de son père en train d’embaumer sa mère. Dans le complexe d’Œdipe, l’enfant voit son papa comme un rival (ce qui fitte avec l’image négative de son père), pi sa mère comme un idéal à atteindre. À la fin, c’est grâce au souvenir de sa mère que Michael réussit à battre le démon. Pi le démon utilise les mauvais souvenirs liés à son père pour le toucher. En battant le démon, c’est comme si y se débarassait de ce traumatisme-là pi qu’y se réconciliait avec son papa, qui est mort un peu plus tôt dans le film, d’ailleurs. Mais on peut aussi assimiler l’image idéalisée de sa mère à la vierge Marie, qui apparait dans un halo de lumière pi toute. Pi le père, évidemment, c’est Dieu lui-même, vers lequel Michael se tourne à la fin. D’une certaine façon, y s’est exorcisé de ses démons intérieurs, pi le rite apparait alors comme un genre d’introspection. Mais bon.

Verdict

Pas recommandé. Très peu original, mal joué, pi emmerdant. Le scénario tient pas debout, les dialogues sont pourris pi y nous prennent vraiment pour des cons, les producteurs, avec leurs histoires wanabe vraies, leurs fausses statistiques sur les exorcismes aux États-Unis pi toute.

2 Réponses to “The rite”

  1. Nicky Bromow Says:

    J’ai fait une critique de ce film dans lequel je parle de ton blog : http://prose-et-sang.blogspot.com/2011/04/rite.html
    Merci pour tes excellents reviews!


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