Lokis, par Prosper Mérimée

Éditeur : plein d’éditions, cherchez vous-mêmes
Parution : 1869
Longue nouvelle
72 pages

Comme jva faire un travail sur Mérimée, jme suis dit que j’allais lire d’autre chose que Carmen pour me familiariser avec l’auteur, supposément une grande figure du fantastique français (que j’ai trop tendance à dénigrer. Jmescuse.)
Lokis est considéré par certains comme étant une version réussie de Dracula (les français aiment pas Dracula, on dirait). C’est quand même un beau compliment, même si faut pas le prendre au pied de la lettre.

Résumé : Quelque part au XIXe siècle, le docteur Wittembach se pointe en Lithuanie pour traduire la Bible en langue jmoude, plus parlée par le peuple que le lithuanien officiel. Facque y se rend chez le comte Szémioth, dont le père possédait un rare manuscrit d’un livre quelconque mais important. Bon. Y arrive sur place pi se rend compte que la mère de Szémioth est folle. Pas jyste folle : démente. Genre qui crit pi toute. Son docteur y dit que quand elle était enceinte du compte, a s’était fait attaquée par un ours, chose qui est pas très courante, même en Lithuanie. Bref : ça l’a rendu folle, pi on peut pas vraiment la blâmer. Tellement qu’à la naissance de son fils, a crie : « Tuez le! Tuez la bête! » Wittenbach devient ami avec Szémioth, y se passe plein d’affaires jusqu’à ce qui arrive dequoi de pas nice pendant la nuit de noce du comte.

Lokis, c’est une longue nouvelle rédigée dans un style classique mais vraiment pas pompeux. L’écriture de Mérimée est crissement agréable. Facile à lire, pas compliquée, précise pi parfois comique, surtout dans les dialogues :

« – Par bonheur, le porte-arquebuse du comte, un assez mauvais drôle, ivre ce jour-là à ne pas distinguer un lapin d’un chevreuil, fait feu de sa carabine à plus de cent pas, sans se soucier de savoir si la balle toucherait la bête ou la femme…
– Et il tua l’ours?
– Tout raide. Il n’y a que les ivrognes pour ces coups-là. »

Y a aussi le boutte où le médecin dit que le meilleur remède à la folie c’est de battre le malade à coup de bâtons. Un grand progrès depuis la saignée, quand même.
J’ai ben aimé certaines idées emmenées par le comte (pi probablement par l’auteur, sans vouloir envoyer chier Roland Barthes) :

« – […] Je crois, messieurs, que, si toutes les pensées qui nous viennent en tête en l’espace d’une heure…, je crois que toutes vos pensées, monsieur le professeur, que je tiens pour un sage, étaient écrite, elles formeraient un volume in-folio peut-être, d’après lequel il n’y a pas un avocat qui ne plaidât avec succès votre interdiction, pas un juge qui ne vous mît en prison ou bien dans une maison de fous. »

Chu pas mal d’accord avec ça. C’est pessimiste, peut-être, mais j’ai l’impression que c’est vrai. Savoir exactement le fond des pensées de quelqu’un, c’est un bon plan pour l’haïr pour le reste de sa vie. On connait pas vraiment les gens, pi c’est une bonne affaire.

L’intrigue est ben ficelée. On reçoit les infos tranquillement, le temps qu’on réfléchisse un peu pi qu’on se pose des questions. Le fantastique s’installe demême peu à peu, même si y arrive officiellement juste à la fin. Pi encore là, c’est pas explicite. Un peu comme dans La Vénus d’Ille. Les dernières phrases nous font regarder ce qu’on vient de lire d’une autre façon. Même qu’à la toute fin, Mérimée explique le titre, Lokis, qui explique assez clairement la fin de la nouvelle, mais d’une façon pas niaiseuse pantoute. La fin est vraiment nice.

Verdict : recommandé. Lecture crissement agréable d’un champion du fantastique.

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