Calvaire

Réalisation : Fabrice Du Welz
Scénario : Fabrice Du Welz et Romain Protat
Production : Michael Gentile, Eddy Géradon-Luyckx et Vincent Tavier
Sortie : 2005
Pays : Belgique, France, Luxembourg

Tant qu’à parler de fantatique belge, je vais parler aussi de cinéma d’horreur belge. D’un réalisateur en particulier, Fabrice Du Welz. De ses films Calvaire pi Vinyan. On va commencer par Calvaire. Trailer :

Encore un char qui tombe en panne dans un sous-bois creepy à côté d’une famille de fuckés. Mais c’est plus que ça. Pogné dans un hôtel désert avec un proprio sympathique, Marc, version belge de Normand L’Amour, réalise peu à peu que le gars est pas ben. Pi y a raison. Le proprio l’enferme dans une chambre, y rase la tête, y met une robe pi y l’appelle Chérie. Pi ça c’est jamais bon signe. Facque, prisonnier dans un village de belges baiseurs de chèvres, Marc est dans la marde. Disons que c’est ça la ligne directrice du film.
L’atmosphère étrange est installée dès la première scène : j’ai vu le gars chanter sur la scène avec sa cape brillante pi je me suis dit What the fuck? Je me suis posé des questions tout le long du film parce que ce que je voyais était toujours un peu bizarre.
Quand Marc rencontre le gars qui cherche sa chienne Bella au milieu de la nuit pi au milieu du bois, là aussi je me posais des questions. Y a toujours un genre de mystère dans chaque scène.
Ensuite, en se promenant dans le coin de campagne, Marc voit une gang de gars en train de fourrer unu chèvre ou un cochon, je m’en rappelle pu. Ça revient au même, je pense. Pi ça fini par dégénérer. Ma scène préférée c’est quand Marc regarde par la fenêtre pi voit le proprio décâlisser son char à coup de masse. Surtout qu’on l’avait pas vu venir. C’est ben fait parce que le spectateur vit le même déclic que le personnage au même moment : y sait que dequoi de pas clean se prépare.
Même si le film utilise les outils classiques de l’horreur pour toucher le spectateur, la peur pi le suspense, c’en est un qu’on voit moins souvent qui est le plus développé : le malaise. Un malaise qui lâche pas, qui est présent dès la première image : on peut pas s’empêcher d’être mal à l’aise de voir Marc se ridiculiser sur scène. Ensuite ça continue : malaise causé par le retard qui cherche son chien, par le proprio qui est viré psycho, par les paysans qui violent un animal, par le personnage principal habillé en femme pi obligé d’agir comme si y était marié avec le proprio. Toutes ces images-là m’ont faite sentir pas trop ben; un genre de chatouillement qui rend inconfortable. Ce malaise-là est créé par l’aspect bizarre pi incongru des images, des scènes, des personnages, mais aussi par leur imprévisibilité. C’est tellement bizarre qu’on peut pas se préparer, deviner ce qui s’en vient. Facque le spectateur est hors de sa zone de confort, plongé dans l’inconnu. Son malaise, en ce sens-là, c’est un peu de l’insécurité. C’est autour de ça que le film au complet s’articule : le malaise. Pi c’est ça qui fait que malgré son histoire pas tant originale, Calvaire est un film crissement intéressant pi déroutant. La scène juste en dessous icitte, c’est une des plus bizarres que j’ai jamais vu dans un film :

Mise dans le contexte de folie du film, c’est encore plus creepy.

Verdict : je le recommande fortement. C’est un film original pi qui surprend. C’est sûr que c’est lent, facque pour ceux qui veulent se chier dessus allez louer The ring. Calvaire, c’est un film plus subtil, si on peut dire ça, pour ceux qui sont écoeurés des niaiseries habituelles.

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