Nekromantik

Réalisation : Jörg Buttgereit
Scénario : Jörg Buttgereit pis Franz Rodenkirchen
Pays : Allemagne
Sortie : 1987

Après avoir vu tout plein de monde qui parlent de Nekromantik comme étant un film culte, je me suis dit qu’y faudrait que je le regarde, surtout que c’était censé être un film horrible qui repousse les limites du dégueu – avec un titre demême, tsé. Toujours friand de tester mes limites, je me suis risqué.

Résumé

C’est l’histoire de Robert, un dude qui travaille pour Joe’s Cleaning Agency, une compagnie qui ramasse les cadavres qui traînent un peu n’importe où. Y profite de sa job au max, en ramenant chez eux des bouts de cadavres qu’y conserve dans du formol. Tout ça pour le plus grand plaisir de sa blonde. À un moment donné, y ramène un cadavre complet pis, avec sa blonde, y font un threesome. L’affaire, c’est que le cadavre est vraiment pas tant frais, même plutôt décomposé. Mais c’est pas ça qui va les arrêter. Mais Robert perd sa job parce qu’y est toujours en retard pis qu’y travaille mal. Sa blonde pète une coche pis y reproche de jamais être capable de s’affirmer; elle décâlisse pis emmène le cadavre avec elle. Robert tombe en peine d’amour pis décide de tuer son chat pis de l’éviscérer. Après une tentative de suicide, y s’adonne au meurtre pis à la nécrophilie – encore – avant de réussir son suicide.

Critique

C’est vraiment bizarre : Nekromantik est le fim le plus inégal que j’ai jamais vu. La qualité des scènes oscille entre médiocrité pis génialité, tout comme la musique. C’est sûr que le budget de marde aide pas, mais quand même, ça explique pas la scène complètement random du meurtre du gars qui cueille des pommes par un genre de redneck qui shoote des oiseaux sur son patio. Par contre, ça explique peut-être que le film a juste une trame de son, ce qui fait que quand y a de la musique, on entend rien d’autre. On pourrait comparer le grain de la caméra à Texas Chainsaw Massacre, qui donne une espèce de saleté au film, mais chu pas trop sûr. Ce qui est certain, c’est que par bouttes la musique est terriblement à chier, surtout dans la scène des pommes. Du genre de clavier/synthé/orgue qu’on arrive pas à comprendre comment quelqu’un a pu penser à ça. D’un autre côté, le thème principal fait un peut penser à celui de Cannibal Holocaust (qui est excellent) à cause de son côté super doux qui contraste avec les images qu’on nous présente. Le manque de budget justifie aussi le jeu des acteurs, qui est pas particulièrement convainquant. Fait bizarre : l’actrice qui joue la blonde de Robert a aussi joué dans le classique Wings of desire de Wim Wenders. Ça me dépasse. Sauf que certaines scènes sont super bien tournées, filmées pis montées : la scène du threesome nécrophile, le bout dans le cinéma, la scène du rêve pis la terrible scène finale, en montage alterné entre Robert qui éjacule en se poignardant pis la scène – en rewind – du lièvre qui se fait tuer pis vider.
Officiellement, oui, c’est aussi horrible qu’on le dit. Y a du footage de vrai tuage d’animal – pauvre lapin – à la Cannibal Holocaust, encore. La scène du threesome met infiniment mal à l’aise, à cause de la musique, entre autres, pis aussi vu que c’est fait avec tendresse, avec des gros frenchs de cadavre pis toute. Y a aussi l’accident de voiture du début pis la scène finale, qui est tellement grotesque que j’y crois toujours pas. Du sperme pis du sang en même temps, pis qui giclent du même homme, ça a quelque chose de déroutant.
Bizarrement, la scène de la chicane de couple est réaliste pis intéressante d’u point de vue psychologique. Ça nous permet de mieux comprendre le comportement de Robert.
Facque ça ressemble pas mal à A serbian film, d’une certaine façon – sexualité super déviante – mais en mieux. Ce qui manque à A serbian film, c’est la profondeur de Nekromantik, qui s’appuit sur une démarche créatrice pis une réflexion sérieuse.

Analyse

En le réécoutant une deuxième fois, j’ai remarqué que tout le long, la nécrophilie est pas montrée comme écoeurante, pis c’est ça qui rend ça si pire. La musique est toute douce pis pendant le film d’horreur au cinéma, quand le tueur viole la fille, le monde dans la salle s’embrasse pis a l’air turned on. Mais d’après moi, la scène la plus importante c’est quand y se caresse avec les organes du chat après que Betty l’ait quitté. Y peut juste trouver de la tendresse à travers les choses mortes, parce que les êtres humains lui en donnent pas. Ses boss le trouvent poches, y se fait écoeurer au cinéma, la pute rit de lui quand y bande mou pis sa blonde reste avec lui juste parce qu’y a accès à des cadavres; autrement, elle l’aime pas particulièrement. Y a aussi l’image du lièvre qui se fait dépecer. Ça ressemble à un flashback mais on sait pas trop à part qu’y a un zoom sur les yeux de Robert juste avant. On peut imaginer qu’y a vu ça dans sa jeunesse, mettons. Juste avant cette scène-là, y a un docteur à la télé qui parle de la peur pis des moyens de guérir les phobies. Y dit que ça se guérit par exposition, en confrontant la personne à sa peur, pis y parle aussi qu’on peut s’habituer à tout. Ben Robert, y ramasse des cadavres, c’est ça job. C’est normal que ça le dégoûte pas autant. Mais aussi : Robert est passif dans ses relations avec les autres pis sa vie en général : y se fait renvoyer sans poser de questions. C’est comme si y s’était contrôlé toute sa vie pis que ça se relâchait dans la nécrophilie, la seule chose qui lui procure de l’amour. Ce qui explique un peu la scène finale. Si personne sauf les morts veulent y donner de l’amour, ben en se tuant, c’est comme si y se crossait mais en plus exagéré. Pour la première fois, y prend sa vie en main – pour se l’enlever. Pis en faisant ça, c’est comme si y retrouvait la paix ou ché pas; mais le lièvre qui se fait dépecer joue à l’envers pendant la scène, facque de mort, y revient à la vie. C’est comme si Robert réparait sa déviance. Juste avant de mourir, y cloue un Jésus sur une croix, pis la statue saigne des mains. Robert se considère peut-être comme un martyr. Anyway, c’est certain qu’y était content de se tuer comme on peut le voir dans la scène où y gambade dans un champ en riant.

Verdict

Recommandé, pour les curieux. Parce que certains bouts sont un peu longs pis plates, pis aussi parce que c’est fucked up en crisse, pis que ça plaira pas à tout le monde. Tsé, l’écoute est vraiment pas si agréable même si c’est intéressant.

Une Réponse to “Nekromantik”

  1. melanie256 Says:

    Ce qui est grotesque, c’est ta façon décrire … Les tsé, les pis et j’en passe, sa le fais pas vraiment pour rédiger des critiques cinématiques … Enfin bref, je suis pas vraiment là pour juger ta manière d’écrire, mais il y a un minimum quand même.


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