Black Swan

Réalisation : Darren Aronofsky
Scénario : Mark Heyman, Andres Heinz pi John J. McLaughlin
Pays : États-Unis
Sortie : 2010

Je pense que j’avais hâte de le voir, Black Swan. Les critiques ont en général été assez bonnes pi l’affiche est juste vraiment trop belle pour pas attirer l’attention. En plus, c’est Aronofsky qui se lance dans le thriller fantastique.

Nina veut jouer le rôle de la reine des cygnes dans Le lac des cygnes. Elle est capable de jouer à la perfection le cygne blanc, mais y va falloir qu’elle travaille le noir. Elle veut être parfaite pi elle a de la misère à se laisser aller. Le chorégraphe pi la nouvelle ballerine de la troupe vont l’aider à retrouver ses pulsions dionysiaques pour qu’elle puisse faire le cygne noir comme y faut. Sauf que peut-être qu’elle va trop loin; pi la réalité se mélange tranquillement à la fiction.

Comme j’avais lu dans la Presse que le film était un peu too much, genre dans les effets pi la symbolique, je m’attendais à être un peu déçu. Finalement, le film m’a laissé une crisse de bonne impression, genre que j’avais un sourire dans la face pendant tout le générique. Tsé des fois tu trippes sur un film sans savoir pourquoi pi tu l’aimes malgré ses défauts. Ben c’est drette ça.

Black Swan, c’est un exemple presque parfait de film fantastique : brouillage entre réalité pi imagination, réalité pi fiction, raison pi passion, ambigüité de la fin, thème du double, etc. J’adore vraiment la dimension psychologique du fantastique. Le build-up est ben fait : tranquillement, jusqu’à ce qu’on arrive tout d’un coup dans la grosse marde sale. Arrivé là, oui, Aronofsky en fait un peu trop, pi je pense que le film aurait gagné à être plus subtil, avec moins d’effets tape-à-l’œil, pi plus implicite. Mais ça m’a pas dérangé pantoute. Faut le prendre au sens symbolique, tsé, c’est l’histoire d’une recherche de soi pi de son identité.

Le film est parvenu à me faire grimacer, moi qui avait regardé A serbian film la veille. Hé oui : quand Nina tire sur un bout de peau de cuticule jusqu’à la 2e phalange, câlisse, toute la salle gigotait sur leurs sièges. Des fois ça fait sérieusement peur pi y a du monde qui ont fait une couple de sauts.

La première scène est juste trop malade. C’est Nina qui danse dans un spot blanc sur fond noir. Les couleurs, la photo, les mouvements, tout ça c’est parfait. Pi ça reste demême tout le long. Tous les plans sont beaux. La réalisation est excellente. J’ai vraiment aimé la séquence finale, pendant la première du ballet, quand on suit Nina backstage pi sur la scène pi encore backstage. Vraiment nice. Pi le maquillage est ben trop beau. Chu rendu un fan de ballet pi de Tchaïkovsky.

Je confirme : le jeu de Natalie Portman est excellent. Y a du monde qui disent que Mila Kunis est meilleure, mais c’est de la bullshit. Le jeu de Natalie est ben nuancé pi on y croit. Elle est vraiment bonne pour faire comprendre les émotions du personnage sans même parler. Surtout qu’elle joue pas toujours des scènes faciles. Quand elle apprend qu’elle a le rôle pi qu’elle appelle sa mère, sérieux, j’avais envie de brailler moi itou. D’ailleurs, chu tombé amoureux d’elle. Mila Kunis aussi joue ben, mais c’est pas si remarquable. Son rôle est plus typé. Tsé, c’est la fille qui est complètement l’opposé de Nina, trop passionnée pi qui s’en fait pas avec la vie, toujours dans le moment pi prête à n’importe quoi. Elle a l’air de ça, oui, mais le personnage manquait un soupçon de subtilité. Elle était un peu too much, genre qui prend de la E pi qui est trop open avec sa sexualité. Mais si on considère que Nina l’a prise comme modèle pour son côté passionné, ça explique l’exagération du personnage, qui est dans la tête de Nina. D’ailleurs, quand les deux filles s’embrassent pi se déshabillent, tous les gars dans la salle se sont dit « Ben voyons, ça se peut pas… Mon dieu ! Oui ! Ha ! » J’ai trouvé ça cool d’associer les scènes de sexe avec des genres d’hallucinations pi toute. Je pense qu’une lecture freudienne du film pourrait être crissement intéressante. Je laisse à d’autres le soin de se lancer là-dedans.

La fin est vraiment cool, elle laisse planer le mystère pi toute. Je sais pas pourquoi mais j’ai trouvé ça tellement beau le dernier plan sur la face de Nina qui sourit. Ça ressemble vraiment beaucoup à la finale de The wrestler, genre la passion qui mène à la mort. Ou dequoi demême, là.

Verdict : recommandé, sans aucun doute. Pas parfait, mais un de mes films préférés cette année. J’ai envie de le revoir.

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