Cabin Fever 2 : Spring Fever

Réalisation : Ti West
Scénario : Joshua Malkin, Randy Pearlstein pi Ti west
Pays : États-Unis
Sortie : 2010

J’ai vu Cabin Fever sans trop savoir c’était quoi, pi j’ai trouvé ça divertissant pi correct. Facque c’est avec surprise que j’ai vu que le 2 était dans le top 10 2010 de quelques personnes. Je pensais que ça serait une suite pas vraiment bonne à un premier pas vraiment bon non plus.

John décide de pas aller à son bal de finissant parce qu’y a personne qui l’accompagne pi parce que ça y tente pas. C’est un genre de nerd cool mais renfermé. Son ami Alex, c’est le comic relief du film, pi y finit par convaincre John d’y aller. Malgré les menaces du chum de Cassie, John l’invite pareil à la dernière minute. Pendant ce temps-là, l’eau embouteillée par la compagnie Down Home Water est infectée par la maladie de peau du premier film, pi c’est avec cette eau-là que le punch de la Prom night est fait. On devine aisément le reste.

J’ai été crissement surpris par Cabin Fever 2. Chu un fan de House of the devil, mais je pensais pas que Ti West allait réussir à faire dequoi de bon avec ça. Mais j’avais tort. Cabin Fever 2, c’est une comédie d’horreur plus appuyée que l’original de Eli Roth. On rit plus pi les jokes sont plus claires. L’humour est un peu hipster par bouts mais overall, c’est fucking drôle tout le long. Si on ajoute à ça du gore incroyablement dégoûtant, ça donne un crisse de bon résultat. Le gore est pas vraiment réaliste, mais c’est pas grave. Ti West joue sur nos cordes sensibles : les ongles arrachés, les organes génitaux infectés pi des affaires dégueuses ingurgitées. On a droit à tous les fluides corporels : sang, pus, sperme, pisse, etc. La maladie infectieuse se manifeste d’abord par l’apparition de pustules blanches, la vomissure de sang pi finalement, la mort. Tout ça fait sérieusement grincer des dents. Pi l’orgie de sang dans la salle de bal est quand même intéressante, aussi.

C’est sûr que l’histoire d’une maladie hyper contagieuse qui se répand est pas vraiment originale, mais c’était pas ça le but. Le scénario d’une comédie est réussit quand y fait rire. Facque y a pas de problème de ce côté-là. Même que si on creuse un peu – vraiment un tout petit peu, on voit que la maladie peut être envisagée comme une métaphore des MTS pi de l’hypersexualisation de « notre belle jeunesse », ennemi post-hyper-méta-moderne par exellence. Oui oui : 1. La maladie se répand par échange de fluide; 2. Tous les personnages qui touchent de près ou de loin à l’activité sexuelle finissent par mourir; 3. Les deux personnages principaux, John pi Cassie, sont différents des autres jeunes. Ils s’aiment pour vrai, par opposition aux autres qui pensent juste au sexe, comme l’ami Alex. Bon, John finit par mourir, mais y se sacrifie par amour. Donc, ce qu’on peut voir dans Cabin Fever 2, à travers le gore exagéré, c’est la dénonciation d’un rapport à l’amour qui est devenu purement corporel pi sexuel. C’est pour ça qu’on voit autant de corps mutilés; le corps, c’est l’aspect charnel de l’amour, le sexe, qui occulte le côté, heu, spirituel – à défaut d’un meilleur mot – de l’amour.

Trève d’universarité, le côté esthétique que j’avais aimé dans House of the devil est présent dans Cabin Fever 2. Je sais pas comment, mais Ti West réussit à faire de sa comédie d’horreur un objet beau pi artistique. Le traitement, les plans, la photo, sont vraiment loins d’être comme ce qu’on voit d’habitude dans le cinéma d’horreur. En général, la réalisation se borne à montrer l’action sans aucune volonté de rendre ça beau. C’est ça que Ti West réussit à faire, pi c’est ça qui fait de lui un excellent réalisateur.

Verdict : Recommandé. Meilleur que le premier, en plus drôle pi plus gore. Cabin Fever 2 me force à modifier mon Best of 2010.

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