World War Z, par Max Brooks

Publié en 2006, World War Z continue dans la lignée du très drôle et très hipster Zombie survival guide. Toujours le même point de vu très terre-à-terre et pragmatique à propos de l’éventuelle possibilité d’avoir peut-être un jour à faire face à une gang de zombies épeurants. C’est crissement bon d’ailleurs. 4e de couverture :

It began with rumours from China about another pandemic. Then the cases started to multiply and what had looked like the stirrings of a criminal underclass, even the beginnings of a revolution, soon revealed itself to be much, much worse. Faced with a future of mindless, man-eating horror, humanity was forced to accept the logic of world government and face events that tested our sanity and our sense of reality.
Based on extensive interviews with survivors and key players in the 10-year fight-back against the horde, World War Z brings the very finest traditions of American journalism to bear on what is surely the most incredible story in the history of civilisation.

C’est quoi une histoire de zombies? Un gang de jeunes adultes pognés à quelque part, qui font finalement face au problème de la vie en groupe plus qu’aux zombies eux-mêmes pi blablabla. Y a des tensions, un gars qui se fait mordre pi qui le cache aux autres, une fille qui vire hystérique pi qui fout la marde, pi un gars qui prend le lead pi qui essaye de calmer tout le monde. Genre.
Max Brooks a trouvé une autre façon d’aborder le sujet, même si ça donne un résultat qui fitte pas exactement dans le fantastique.
World War Z est une compilation de témoignages ramassés par un journaliste mandaté de faire un dossier sur cette invasion zombiesque mondiale. Le gouvernement voulait une liste de faits objectifs; il a pas voulu publier les récits trop subjectifs que le journaliste en question a quand même décidé de montrer au public. Le résultat, c’est le livre qu’on a entre les mains. Facque c’est tout plein d’entrevues avec tout plein de monde un peu partout sur la planète. Y a pas vraiment de personnage, sauf si on compte notre ami journaliste.
Le livre est séparé en parties; la meilleure, d’après moi, c’est la première, quand on voit comment certaines personnes ont commencé à se douter de quelque chose. J’ai ressentie une petite longueur arrivé à mi-chemin, mais la dernière moitié reprend dans le beat du début. À chaque entrevue, on apprend de nouveaux faits à propos de l’invasion. J’ai vraiment eu l’impression d’apprendre des affaires, même si ces affaires-là concernent uniquement les zombies. Certaines entrevues sont des petites nouvelles, avec un punch à la fin pi toute. Des fois c’est bon, des fois c’est moins bon. Mais ça surprend à chaque fois.
Max Brooks, comme dans le Zombie survival guide, a vraiment pensé à toutte. Toutte. Les répercussions sur la démographie pi l’immigration, l’économie pi la politique, l’organisation sociale des zones sécurisées pi la bullshit des médias, les mouvements de masse pi les psychoses collectives, les réactions de tout plein de pays à travers le monde, toutte. Pi c’est ça qui est le plus le fun dans son livre, c’est voir les modifications à grande échelle que ça crée, vivre dans un monde de zombies. Les histoires individuelles, on les a déjà entendues en masse. C’est ça qui est original, c’est de nous donner un point de vu global de la patente, pas juste une vision intérieure pi déjà vue de quelques personnes qui essayent de survivre (quoiqu’y en a pareil, un peu).
Des fois, surtout au milieu, la critique sociale est un peu exagérée pi explicite. Mais l’histoire de la maison de reality-show de célébrités qui est attaquée par une foule de non-contaminés, c’est paspire pareil. Même Paris Hilton est là. Mais c’est la même contestation que d’habitude : on consomme trop pi on est trop loin de nos racines naturelles pi blablabla, genre ça prend une catastrophe pour qu’on se rappelle de nos origines pi qu’on remarque à quel point on est dépendants de plein d’affaires.
Autre chose que j’ai ben aimé : des réminiscences de l’humour du Zombie Survival Guide. C’était drôle parce que c’était tout à fait sérieux mais que le sujet était tout à fait ridicule. Ben on retrouve certains passages dans World War Z qui sont comme over-sérieux. Y a aussi des bouts où Brooks fait des jokes en référence à son Guide.
La langue est proche de l’oralité vu que c’est des entrevues. World War Z est fucking divertissant, pi intéressant par sa forme, la multiplication des instances narratives pi toute, mais le style est semblable dans tout le roman; certains interviewés sont plus vulgaires que d’autres, mais c’est tout. On est loin de la complexité polyphonique des Liaisons Dangereuses, mettons. Peut-être en transformant Valmont en zombie…
J’ai vraiment aimé l’histoire Corée du Nord, du médecin chinois, du plan Redecker, du rapport Warmbrunn-Knight, des dons d’organes, pi plein d’autres.

Verdict : je le conseille à tous ceux qui aiment un peu trop les zombies pi qui veulent passer un bon moment (ou savoir quoi faire en cas de outbreak).

PS : une version audio a déjà été produite, pi elle a même gagnée un prix. Pi un film se prépare, hé oui. Marc Forster serait à la réalisation, le même qui a réalisé Quantum of Solace, Monster’s ball, Finding neverland pi Stranger than fiction. Peut-être pour 2011.

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