The others

Réalisation : Alejandro Amenábar
Scénario : Alejandro Amenábar
Pays : États-Unis, Espagne, France, Italie
Sortie : 2001

Chu allé voir The others quand y est sorti au cinéma en 2001 avec ma blonde de l’époque – on était en 6e année. C’était probablement une des premières fois que j’allais au cinéma sans mes parents. Mais j’ai pas un bon souvenir; je me rappellais pu rien du film avant de le revoir, à part que je m’étais dit à la fin « C’est dont ben le même twist que dans The sixth sense ».

Résumé

Pas longtemps après la 2e guerre mondiale, une maman autoritaire dont le mari est porté disparu vit dans une grande maison de campagne avec ses deux enfants. Après le départ inopiné de ses domestiques, elle accueille une couple agé pi une jeune femme muette pour s’occuper de la maison. Les enfants, Anne pi Nicholas, sont atteints d’une maladie qui les rend vulnérable à la lumière du soleil. Facque la maison est constamment plongée dans le noir, tous les rideaux sont tirés pi toutes les portes verrouillées pour prévenir les accidents. Mais y a des bruits bizarres qui commencent à se faire entendre, pi Anne prétend avoir vu un petit gars nommé Victor, qui habiterait dans la maison avec sa famille. Quand Grace (la mère) perçoit elle aussi des phénomène bizarres, elle décide d’aller trouver le prêtre du village. Mais un brouillard opaque l’empêche de s’orienter. Tout à coup, son mari, qu’elle croyait mort, sort du brouillard pi rentre à la maison. Le lendemain matin, il a disparu, comme tous les rideaux de la maison. Grace accuse les domestiques, qui ont décidément l’air louche.

Critique

Dès le début, avec l’histoire de la maladie des enfants, des rideaux tirés pi des portes barrées, une genre d’atmosphère d’enfermement pi de réclusion s’installe. On a l’impression que les coins sombres peuvent cacher n’importe quoi. J’ai ben aimé le build-up dramatique : les évènements étranges arrivent pas trop rapidement, facque on a le temps de bien comprendre le contexte pi l’ambiance.
La classique scène de la petite fille qui joue avec une marionette en fredonnant une toune creepy rappelle un peu le film The innocents. D’ailleurs, y parait que The others est aussi inspiré du Turn of the screw de Henri James – une adaptation assez libre, faut le dire. Mais ça réussit à faire peur, mais pas comme dans The descent ou Paranormal activity; c’est moins une peur qu’une tension qu’on sent constament. Les jeux d’ombre pi de lumière contribuent aussi à rendre l’atmosphère inquiétante, surtout que la plupart du temps, la seule lumière, c’est des chandelles pi des bougies.
Les acteurs font ben leur job; les personnages sont intéressants, surtout celui de Grace, qui est la clé du film. Les dialogues, sans être excellents, tombent pas dans l’évidence pi la facilité.
Pi le twist final est vraiment cool pi ben amené. La scène avec la scéance d’occultisme fonctionne bien avec l’intrigue pi, sans tout révéler, elle nous fait dire « What the fuck ? »

Analyse

Dès le début, on est dans un monde clos. Les enfants sont confinés à l’intérieur de la maison pi ont aucun contact avec l’extérieur. Grace, elle, traite ses enfants avec beaucoup d’autorité pi leur donne une éducation catholique crissement stricte, pi qui laisse pas de place à l’argumentation. La mère détient la vérité, that’s it. Facque les enfants sont comme prisonniers du dogme de leur mère, qui peut être symbolisé par la maison sombre pi vide. Les manifestations surnaturelles sont introduites par les enfants, qui sont les premiers à les remarquer – surtout Anne. Quand elle en parle à sa mère, celle-ci y dit que ça se peut pas. Encore une fois, elle impose sa propre vérité. Anne commence à être assez vieille pour pas être d’accord avec sa mère. Les bruits bizarres pi les apparitions se présentent donc comme la manifestation des réflexions que Grace accepte pas. Y une scène qui est très évocatrice : au souper, Anne demande à sa mère si son papa va aller en enfer pour avoir fait la guerre. Sa mère y répond que non, parce qu’y était dans le côté des « gentils ». Anne répond « Comment on sait c’est qui les gentils pi les méchants ? », ce qui montre une sorte de contestation des principes immuables de la religon. Sa mère se fâche pi y dit d’arrêter de poser des questions. Tout le reste du film, les enfants (pi les fantômes) représentent le doute qui entre peu à peu dans la tête de Grace, qui était ben heureuse dans la sécurité de ses principes préfabriqués. Là, son mari apparait, à travers la brume, un peu comme une réminiscence d’un souvenir refoulé; surtout qu’y parle à Grace de la journée où y est parti à la guerre. Grace y avoue avoir levé la main sur leurs enfants, pi s’en vouloir pour ça. Facque elle est confronté à ses actions passées qu’elle avait essayé d’oublier quand, le lendemain, elle se lève pi que tous les rideaux de la maison ont disparus. Elle peut pu se cacher. On voit aussi qu’au fond, les enfants ont rien à craindre de la lumière pi que c’était juste une façon pour la mère de les contrôler en leur faisant peur. Vers la fin, Anne sort clandestinement de la maison, ce qui est la transgression ultime. Elle découvre que les domestiques sont morts, pi c’est elle plus tard qui va parler aux « Autres ». Les enfants, en refusant l’obéissance aveugle, forcent leur mère à faire face à la réalité, qui est plus complexe qu’une simple lecture à la lettre de la Bible. Grace apprend à la toute fin qu’elle a tué ses enfants pi qu’y sont morts depuis longtemps. Facque, comme dans The outsider de Lovecraft, elle est confronté à sa propre monstruosité, qu’elle tentait de cacher en l’oubliant pi en se réfugiant dans un catholicisme aveugle. Le film, c’est le doute qui s’incruste dans l’esprit de Grace pi qui y révèle une vérité qu’elle voulait pas voir.

Verdict

Recommandé. Un excellent film d’horreur, intelligent pi ben construit, avec un profondeur dans le propos pi un criss de bon twist à la fin.

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