Les sept jours du talion

Réalisation : PodZ (Daniel Grou)
Scénario : Patrick Sénécal, adapté de son roman Les sept jours du talion
Production : Nicole Robert
Sortie : 2010
Pays : Québec, osti

Je regardais la programmation du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF) quand j’ai vu que Les sept jours du talion était projetté. Facque je suis allé. Y avait 5150 rue des Ormes, itou, mais ça avait l’air pourri. Overall, la programmation était pas le yable, même si y avait une couple de films que j’aurais aimé voir mais que pour tout plein de raisons plus ou moins bonnes j’ai pas vu : Life and death of a porno gang pi The human centipede. Mais ça va toute être présenté à Fantasia, facque c’est pas grave. Le problème, c’est que le monde qui vont au BIFFF, c’est des retards. C’est peut-être demême à toute les festivals, mais ça me fait chier : le monde crient des jokes, répondent aux acteurs pi gueulent à chaque fois que quelqu’un meurt. Ça peut être drôle pour certains films, genre Evil dead, mais pour un film sérieux qui joue sur l’atmosphère, c’est juste désagréable. Surtout qu’à la première réplique, quelqu’un a crié En français s’il-vous-plaît! Tout ça pour dire que je l’ai pas vu dans des conditions idéales.
Asteure, le film. J’avais hâte de le voir. J’avais entendu des bonnes critiques pi c’est assez rare qu’on voit une grosse production québécoise qui implique pas Charles Binamé. J’avais juste peur qu’on soit resté un peu trop téteux dans le gore pour pouvoir le présenter à un grand public, pi parce qu’au Québec, on est un peu téteux en général. J’aime ben la musique du trailer :

Pour ceux qui sont pas vite-vite, c’est l’histoire d’un docteur qui torture le gars qui a violé pi tué sa fille. Bon. J’ai pas lu le roman de Sénécal, parce que j’me disais que c’était juste une autre niaiserie qui fait juste montrer du dégueu pour montrer du dégueu. Chu pas un fan de torture-porn. Facque j’avais un peu peur de voir ce que le film allait donner.

Les premières scènes où ont voit une pseudo famille normale sont ben moyennes. Les interactions entre les personnages sont trop fakes, mettons. Mais ça a duré max 5 minutes, facque on s’en crisse.
Quand la police se pointe chez les Hamel, les acteurs commencent à jouer comme du monde. Quand Claude Legault demande à la police si c’est utile de refaire le chemin que sa fille fait pour aller à l’école, on sent vraiment la peur pi la tension. Pi quand il la trouve dans le bois, c’est quand même sick : toute grise, avec du sang entre les jambes pi un ruban blanc autour du poignet. C’est bad. Pi pas trop drama : pas de pleurage, pas de cri à genoux vers le ciel.
C’est ça qui est bon, c’est pas exagéré, pas trop facile. Le fait que Hamel parle pas une fois au pédo joue pour beaucoup. Ça aurait pu tomber rapidement dans la morale à deux cennes pi toute. Mais ça reste sobre, pi bon. Les longs plans sur la face de Claude Legault font monter la tension ben plus que du pleurage ou du criage. Pi quand on regarde sa face, on a crissement peur pour le gars. On voit qu’y est pas ben pantoute pi qu’y peut vraiment faire n’importe quoi. Le plan quand y est à veille de faire sa coloscopie est vraiment bon : il prend le scalpel, arrête de bouger pendant un boutte, part, revient avec de la bière, pi opère. Nice.
La réalisation est bonne. Sans musique, ou presque, c’est dure de créer une atmosphère. Mais là, c’est réussi. Y a du monde qui vont dire C’est platte, y a pas de dialogues pi gnangnan, mais c’est des épais.
Le torturé itou joue ben. Quand il se fait injecter le curare pi que sa face se détend tout d’un coup, il l’a vraiment ben. Ça a pas du être un rôle facile. Il est tout nu la moitié du film, pi attaché toute le long. En plus de jouer un pédophile qui se fait mutiler.
Le gore, asteure. Comme j’ai dit, j’avais peur qu’ils en montrent pas assez, pour pas faire chier les papas pi les mamans de la province. Mais ils se sont pas gênés. J’ai été surpris.
1. Le coup de masse : direct sur le genoux, sans montage, sans hésitation de Hamel. Pi c’est ça qui fait choker : le gars est décidé en esti. Là je me suis dit Oh crisse y va pas y aller avec le dos dla main morte, comme l’a si bien dit le plus grand des prophètes, Jean Perron.
2. Ensuite, y le met debout avec une corde autour du cou. Le gars est obligé de sauter sur une jambe pour pas s’étrangler. Bonne trouvaille.
3. Le golden shower dans face.
4. Les chaînes. J’ai comme eu des flashbacks de Lucio Fulci quand j’ai vu ça. Ça dure longtemps, en plus, cette scène-là. On nous laisse pas deviner les coup, on nous les montre. Le coup sur la tête m’a fait dire Ooouuuff…! Ce qui veut dire Câlisse que ça a du faire mal, mais que je suis content d’avoir vu ça.
5. Je pense qu’on est rendu à la coloscopie sans sac. Facque, du caca qui sort d’un trou dans le ventre. Toute ça pendant que le gars est paralysé mais toujours conscient. Ça rappelle un peu The audition. On voit le scalpel rentrer, le boyau sortir, le boyau couper, pi le caca sortir. Encore un Ooouuuff…!
6. Un zouiz coupé, qu’on voit pas mais qu’on devine. C’est juste 16+, quand même.
Ce qui est bon aussi, c’est que le rythme lent fait réfléchir. Au début, on veut qu’y lui fasse mal au crisse de pédo. Mais à un moment donné, on est moins convaincu. Pi là y dit qu’y en a violé trois autres pi toute. Après ça, je sais pas pour les autres, mais moi je voulais qu’y le décâlisse solide. Pi à la fin, on sait pu trop. Quand Hamel se fait arrêter, le journaliste y demande Ça valait tu la peine de faire ça?
– Non.
– Ça veut tu dire que tu regrettes?
– Non.
Ça fini crissement ben le film. J’ai adoré ces 4 lignes-là.

Verdict : je le recommande. C’est fucking ben réalisé, y a du bon gore, de la tension en masse pi des bons acteurs. C’est le genre de film qui peut donner un peu de légitimité au genre de l’horreur, qui est pas ben ben présent au Québec. C’est une bonne chose.

L’entrevue juste ici est cool :

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