Archive for novembre, 2010

La Vénus d’Ille, par Prosper Mérimée

novembre 29, 2010

Parution : 1837
30 pages

C’est, d’après l’auteur, son chef-d’œuvre. C’est aussi considéré par plusieurs comme une des meilleures nouvelles fantastiques jamais écrite. Pi avec Rhinocéros de Ionesco, c’est probablement le texte le plus lu au Cégep.

« Ici, au contraire, j’observais avec surprise l’intention marquée de l’artiste de rendre la malice arrivant jusqu’à la méchanceté. Tous les traits étaient contractés légèrement : les yeux un peu obliques, la bouche relevée des coins, les narines quelque peu gonflées. Dédain, ironie, cruauté, se lisaient sur ce visage d’une incroyable beauté cependant. En vérité, plus on regardait cette admirable statue, et plus on éprouvait le sentiment pénible qu’une si merveilleuse beauté pût s’allier à l’absence de toute sensibilité.
– Si le modèle a jamais existé, dis-ja à M. de Peyrehorade, et je doute que le ciel ait jamais produit une telle femme, que je plains ses amants ! Elle a dû se complaire à les faire mourir de désespoir. Il y a dans son expression quelque chose de féroce, et pourtant je n’ai jamais vu rien de si beau. »

C’est l’histoire d’un archéologue – le narrateur – qui arrive à Ille, une petite ville à la frontière entre la France pi l’Espagne, pour aller explorer les ruines romaines des environs. Son hôte, M. Peyrehorade, est un amateur d’antiquités. Son fils Alphonse va se marier le lendemain de l’arrivée du narrateur. M. Peyrehorade est tout énervé parce qu’y a trouvé une statue fucking belle d’une Vénus. Sauf que sa femme pi les domestiques sont persuadés que la statue porte malheur. Le jour de son mariage, Alphonse, avant de jouer une game de jeu de paume, passe la bague de mariée au doigt de la statue. Sauf qu’y l’oublie là. Le soir, y trouve le doigt recourbé pi y peut pas retirer la bague. Le lendemain, on retrouve Alphonse mort dans son lit avec la poitrine écrasée.

Ça ressemble beaucoup à Lokis, une autre nouvelle de Mérimée : dans les deux cas, le narrateur participe pas à l’évènement mais en est témoin; l’action se déroule dans une région exotique pi se termine par un mariage; le fantastique apparait juste à la toute fin, ce qui nous fait reconsidérer la nouvelle au complet.
La structure est parfaite. Les indices que l’auteur glisse dans le texte sont fucking clairs quand on fait une deuxième lecture, mais presque impossibles à remarquer à la première. On remarque plein de petits commentaires qui préfigurent la fin pi qui nous donne une piste d’interprétation. En plus de ça, y a plein de parallélismes pi d’oppositions qui viennent donner une cohérence interne vraiment malade à la nouvelle.
Y a du monde qui ont reproché à Mérimée son style froid pi classique. Personnellement, j’ai pas trouvé ça mauvais. C’est sûr que c’est pas mal ironique, pi presque cynique, mais c’est justement ça qui est bon. Tout le long, jme reconnaissais dans le narrateur. Lui pi l’antiquaire sont pas d’accord sur la signification d’une gravue latine sur le statue :

« Je ne pus m’empêcher de sourire, tant l’explication me parut tirée par les cheveux.
– C’est une terrible langue que la latin avec sa concision, observai-je pour éviter de contredire formellement mon antiquaire, et je reculai de quelques pas afin de mieux contempler à statue. »

Ou ben, à table chez son hôte, le narrateur prend la parole devant tout le monde :

« – Prenez garde ! on dit que le vin…
Je ne sais quelle sottise je lui dis pour me mettre à l’unisson des convives. »

« Je ne sais pourquoi, un mariage m’attriste toujours. Celui-là, en outre, me dégoûtait un peu. »

« En revenant à Ille, et ne sachant pas trop que dire à Mme de Peyrehorade, à qui je croyais convenable d’adresser quelquefois la parole : …! »

Facque le narrateur est pas sympathique, à moins qu’soit d’accord ou qu’on s’identifie à lui, ce qui est mon cas. Y parait que Mérimée était difficile d’approche à cause de son humour ironique. On se serait ben entendus. Pour le monde trop nice, ben eux, y le trouvent pas sympathique, le narrateur, pi c’est leur problème.

D’après certaines théoriciens, Mérimée, dans La Vénus d’Ille, nous entraine tranquillement dans le fantastique, tellement qu’à la fin, y nous semble logique que c’est la statue qui a fait le crime. C’est crissement vrai. Mais y en a d’autres qui pensent que l’explication surnaturelle vaut aussi bien qu’une explication rationnelle, selon laquelle ce serait l’adversaire humilié au jau de paume plus tôt qui aurait fait le coup. Personnellement, je trouve que c’est évidemment la première explication, mais.

Overall, cette nouvelle-là se lit bien. Le style est fluide pi pas compliqué, l’action est ben emmenée pi y a aucune détail superflux.

Verdict : je recommande La Vénus d’Ille à tout le monde. Ça a plus de 150 ans mais ça a pas vieilli pantoute. J’en profite pour passer mon Big up à Prosper.

Paranormal activity 2

novembre 22, 2010

Réalisation : Tod Williams
Scénario : Michael R. Perry, Christopher B. Landon (as Christopher Landon), Tom Pabst pi Michael R. Perry
Pays : États-Unis
Sortie : 2010

Comme j’ai crissement trippé sur Paranormal activity, c’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris qu’y en avait un deuxième qui sortait. C’était clair qu’y serait pas meilleur pi qu’y allait enlever un peu de légitimité au premier, comme les 8000 Saw ont fait oublier à tout le monde que le premier était bon. En tout cas. La bande-annonce annonçait rien qui vaille, mais j’ai pu le regarder quand même sans donner mon cash à la maison de production qui voulait s’enrichir sur le dos du premier.

Chronologiquement, le 2e se déroule avant le 1er, pi c’est la famille de la sœur de la fille du premier qui se fait chier par un démon. La nouveauté, c’est qu’y a une ado, un bébé pi un chien en plus du couple qui emménage dans maison. Les personnages du premier apparaissent à quelques reprises, histoire de pas trop fucker le grand public. Bon, j’ai l’air de niaiser, mais j’ai aimé ça, l’idée de placer l’action avant le 1er.
Quand on fait un film en utilisant la caméra subjective, la première chose à faire, c’est trouver une raison pour que les personnages filment tout le temps. Dans le 1er, c’était ben faite pi toute. Dans le 2e, c’est ben moyen. La famille trouve la maison toute virée à l’envers, facque y vont acheter 4 caméras qui runnent toute la nuit, en plus d’en trainer une toute la journée sur eux. Facque dans les scènes de nuit, au lieu d’avoir juste un plan épeurant, y en quatre, entre lesquels on alterne.
Dans le 1er, on apprend l’histoire du couple pi la raison pour laquelle y ont une caméra de façon subtile pi efficace. Dans le 2e, on remarque que les bouttes où les personnages nous apprennent l’histoire sont vraiment trop évidents pi pas assez réaliste. Les scénaristes ont pas réussi à faire passer l’info sans que ça ait l’air fake.
À un moment donné, l’ado fait des recherches sur Internet pour essayer d’expliquer ce qui se passe chez eux. On apprend que c’est un démon pi que la grand-mama de la famille aurait fait un pacte aik lui pour s’enrichir, pi que là le démon ben y veut avoir la monnaie de sa pièce, c’est-à-dire le 1er nouveau-né mâle de la famille. Dans toutes les sites sur le paranormal qu’y a sur internet, a trouve du premier coup dequoi qui s’applique précisément à leur situation. C’est trop gros.
La gros problème avec Paranormal Activity 2, c’est que c’est la même chose que le 1er, avec des personnages en plus. Des lumières qui ferment, des portes qui claquent pi plein d’affaires demême. Ça fait peur, c’est sûr, mais moins que le 1er. C’est crissement inutile d’avoir fait ce film-là : c’est pareil. Ceux qui ont pas vu le 1er vont avoir peur pi vont trouver ça nice. Ceux qui l’ont vu vont juste le revoir pi vont être déçus.
La seule affaire nice, c’est la toute fin, quand la fille du premier casse le cou du papa pi explose la maman pour y voler son bébé. Ça j’ai aimé ça. Mais le reste, c’est pas le yable.

Verdict : si vous avez vu le 1er, ça vaut pas la peine de voir le 2e. Si vous avez pas vu le premier, ben allez le louer pi allez pas voir le 2e. Donc, pas recommandé.

Stanley Kubrick’s The shining

novembre 19, 2010

Réalisation : Stanley Kubrick
Scénario : Stanley Kubrick pi Diane Johnson, basé sur le roman de Stephen King
Pays : États-Unis
Sortie : 1980

Je l’avais déjà vu au Cégep, y a assez longtemps pour que j’aie envie de le revoir. C’est quand même un grand classique de l’horreur, réalisé par un champion du cinéma mondial. Pi, selon plusieurs, un des films les plus épeurants de l’histoire.

Bon : overall, même histoire que le livre, je répéterai pas.

Les premiers plans du générique sont malades : un char tout seul sur une route qui serpente au milieu des montagnes sur le bord d’un huge précipice. On est vraiment dans l’esthétique du sublime : l’homme confronté à sa petitesse face à la nature. Anyway.
Le côté esthétique du film est impeccable (sauf peut-être quèques fondus pour changer de scène pi un zoom-in louche sur Danny). Tous les plans sont parfaits, c’est une vrai joke. Toujours des jeux de lumière, des contrastes de couleurs, pi tout le temps les personnages trop petits comparés à l’Overlook. On sent vraiment l’isolement, surtout quand ils sont dehors à la fin. L’atmosphère de l’hiver pi d’enfermenet est fucking réussie.
Très important : ça fait peur. Y a vraiment des scènes pas cleans : la scène de la fille nue dans salle de bain; quand Wendy trouve les tapuscrits de Jack – All work and no play make Jack a dull boy ; le dude déguisé en chien qui suce un monsieur en toxedo, les petites filles décâlissées à terre; l’ascenceur plein de sang; etc. Ça met tellement mal à l’aise. Surtout quand Jack gueule après sa femme. J’étais triste pour elle. J’étais triste aussi de voir comment la femme était représentée – ça c’est un turn off : tout le long, Wendy sait pas quoi faire sans Jack. A dépend complètement de lui. Pi quand y est pas là, ben a court comme une vraie attardée. Les bras dins airs pi les main qui ballottent dans toute les sens. Ça, j’ai pas aimé.
Mais l’actrice qui fait Wendy (Shelley Duval) est excellente. Surtout dans la scène où Jack la menace dans sa salle d’écriture pi qu’a recule aik un batte de baseball dins mains. On croit vraiment à sa détresse. A l’a l’air vraiment à boutte. Jack Nicholson itou y joue ben. Quand y se réveille après son cauchemar, y l’a juste trop ben. À un moment donné, jme suis dit qu’y en faisait un peu trop, mais c’est pas vrai. C’est justement le fait que c’est pas très réaliste qui fait peur. Y a vraiment pas l’air nice. Sérieux, dès le début on le trouve bizarre, monsieur Jack. Danny aussi y fait peur, mais juste parce qu’y est tout le temps stoïque pi sans émotion. Quand y gueule Redrum aik un couteau dins mains, ça fait choker. Faut pas non plus oublier la musique, qui est crissement aggressante des fois mais qui fait vraiment monter la tension.
Les modifications apportées par Kubrick rendent le film vraiment meilleur que le livre. Le fantastique est moins montré, donc plus près de la psychologie des personnages. Théoriquement, ça pourrait être juste des hallucinations. Surtout, l’apport de Kubrick le plus sick, c’est le côté surréaliste de certaines scènes. Certains plans rappellent les films de Jodorowski, Holy moutain pi El topo. Genre le bout avec la femme dans salle de bain pi celui avec l’homme chien, deux scènes qui sont juste trop weird. Pi la fin est crissement ambigue. Sérieux, j’ai beau chercher, je comprend toujours pas. C’est génial.

Verdict : malgré l’image totalement méprisante de la femme montrée par le film, ça reste un des plus grands classique du cinéma d’horreur pi du cinéma en général. Recommandé sans aucun doute.

En cherchant pour le trailer sur Youtube, chu tombé sur celui-là, qui fait passer le film pour une genre de comédie romantique sur les relations père-fils. C’est fucking bon :

The shining (L’enfant lumière), par Stephen King

novembre 17, 2010

Éditeur : J’ai lu
Parution : 1977, traduction en 1979
574 pages

J’avais déjà lu du King avant d’avoir envie de lire The shining : It pi Salem. Dans les deux cas, j’ai pas été impressionné. Peut-être que chu juste jaloux parce qu’y fait 40 millions par année juste en droits d’auteur. Mais là, j’ai opté pour un classique, peut-être le plus classique de l’ami Stephen. Jme disais que, si un réalisateur comme Kubrick en a fait un film, ben ça doit pas être un livre de marde.

« Shining, c’est Danny, enfant-médium dont la seule présence réveille les forces maléfiques d’un palace vide et coupé du monde. C’est là qu’un destin cruel a jeté Danny et ses parents.
C’est là que le don de l’enfant va faire surgir des monstres, des fantômes, des corps innommables.
Le passé du palace maudit envahit le présent… et veut la mort de Danny. Il est seul entre une mère terrorisée et un père devenu fou… »

Résumé plus clair : Jack Torrance – un nom qui peut juste exister dans une fiction – sa femme Wendy pi leur fils Danny vont s’enfermer dans un huge hotel dans les montagnes du Colorado pendant toute l’hiver, quand le seul chemin qui mène à la ville la plus proche est complètement bloqué. Jack, ex-alcolo pi ex-professeur à l’université a pas eu vraiment le choix d’accepter la job de gardien de l’hôtel, parce qu’y avait pas de cash. Y veut en profiter pour finir la pièce de théâtre sur laquelle y travaille depuis longtemps. Wendy, elle, heureuse que son mari ait arrêté de boire, espère que son couple va se remettre à marcher. Danny, comme tous les enfants de romans d’horreur, y est bizarre : y a un ami imaginaire qui s’appelle Tony pi qui y montre des affaires qu’y est pas supposé savoir. Y peut aussi lire – plus ou moins – les pensées des gens. Un crisse de bon set-up pour que la marde pogne dans l’hôtel. Y arrive plein d’affaires pas clean : des animaux de cèdre qui bougent, des taches de sang sur les murs, un ascenceur qui marche tout seul, ce genre d’affaires-là. Le papa vire fou pi parano.

La lecture de The shining a confirmé mon opinion sur King : c’est le fun à lire, mais c’est modérément bon. J’y reproche son manque de subtilité : y souligne à gros traits les affaires qu’y faut qu’on sache :

« – Moi aussi je les ai entendus. Ce qui veut dire que l’hôtel mobilise toutes ses forces. Il veut nous détruire tous les trois. Mais je pense… j’espère que seul ton père se prêtera à leurs machinations diaboliques. Il n’y a que lui que l’hôtel peut atteindre. Est-ce que tu me comprends, Danny? Il faut absolument que tu me comprennes.
– L’hôtel a attrapé papa. »

Tsé, j’avais pas vraiment besoin de me faire dire ça. C’est assez évident, y me semble. En tout cas. C’est pas si pire. Autre chose : son écriture est mécanique. Là, y veut nous dire ça. Là, c’est ça qu’y veut dire. Ça, c’est important. On remarque trop facilement les éléments qui font partie du build-up dramatique pi fantastique.

On pourrait reprocher à King de faire ses romans au moins deux fois trop longs. C’est vrai qu’y a beaucoup de stock qui est pas directement lié à l’intrigue. Mais d’un autre côté, on connaitrait moins bien les personnages, chose qui est super importante à mon avis. Y fait toujours des fucking longues expositions : on apprend toute de Jack, Wendy pi Danny dans les, mettons, 140 premières pages. Après, quand on sait l’essentiel, on peut aller à l’hôtel. Ça fait que la psycho des personnages peut être assez ben exploitée. On comprend comment Wendy file pendant que son mari pète de plus en plus les plombs. On comprend aussi que Jack est plein de failles pi que ça prend pas grand-chose pour le briser complètement – genre des fantômes.
Quant à l’intrigue, c’est presque un roman gothique genre The castle of Otranto. Les personnages arrivent dans un lieu bizarre, pi l’Overlook est l’équivalent du château gothique. Évidemment, dans cave, Jack trouve des journaux qui racontent toute l’histoire de l’hôtel. Le passé rejailli dans le présent pi les temporalités sont mélangées. C’est sûr que les vieux journaux, c’est un peu cliché, mais tout le reste est ben amené par l’auteur. Les réminiscences du bal masqué, Lloyd, l’homme-chien pi toute le reste.
Sauf qu’on tombe trop vite dans l’horreur montrée : les animaux de buis qui bougent quand on les regarde pas, je trouvais ça nice pi épeurant. Mais quand Hallorann débarque pi se fait attaquer par le lion, ça gâche un peu l’effet. C’est trop explicite, on a rien à deviner. Ce qui fait que c’est pas ben ben épeurant, sauf quèques passages – plutôt rares.
King joue beaucoup avec l’énonciation; peu-être de façon un peu maladroite, mais c’est cool pareil. Y a souvent les pensées les plus refoulées des personnages entre parenthèses, ou ben des références au Masque de la mort rouge de Poe (Ôtez les masques! revient tout le long du roman).
À moins d’une urgence, je pense que jva faire une croix sur King. Sorry.

Verdict : c’est bon mais pas plus qu’y faut. C’est loin d’être un grand roman mais ça réussit à divertir. C’est correct.

The howling

novembre 12, 2010

Réalisation : Joe Dante
Scénario : John Sayles pi Terence H. Winkless, d’après le roman de Gary Brandner
Pays : États-Unis
Sortie : 1980

Cette année, j’au vu Wolfman aik Benicio del Toro pi j’ai perdu la foi pour les films de loup-garous. Mais j’ai vu An american werewolf in London, pi je l’ai retrouvée. Facque j’ai eu envie de voir un autre classique du genre : The howling. Le réalisateur de Gremlins pi Piranha peut pas rater un film.

Après avoir été presque assassinée par un serial killer, une journaliste prend des vacances dans une communauté néo-hippie aik plein de monde qui croient au pouvoir des cristaux pi aux bienfaits du cri primal : la Colony. Tout le monde a l’air ben nice mais la nuit, a l’entend des cris de loups qui font peur. Parallèllement à ça, d’autres journalistes de la station de télé continuent l’enquête qui les mènent dans la Colony eux-autres itou. Pi là y arrive des affaires.
D’emblée, y a dequoi que j’ai pas compris : quel genre de anchorwoman irait faire une enquête sur un tueur en série undercover? C’est pas la fucking police, quand même. Mais c’est pas vraiment important.
La première moitiée du film est vraiment moyenne. Les acteurs jouent correct pour un film déjà vieux de trente ans. Les dialogues sont normaux pi le scénario aussi. La réalisation a pas grand-chose de spécial.
Y a un côté comique qui fait plaisir à voir, aik le gars du magasin de cossins qui croit pas pantoute aux affaires qu’y vend : des talismans, des balles en argent pi tout plein de niaiseries qui font plaisir au monde trop crédule. En tout cas, ce gars-là, c’est lui qui explique c’est quoi un loup-garou. Tsé dins films demême y a tout le temps un expert qui sait toute pi qui l’explique au spectateur. Ben lui, y l’explique mais y y croit pas pantoute. Ça fait une distance avec le sujet du film.
Mais ça réussi quand même à faire peur. C’est pas des jokes toute le long. L’ambiance est pas vraiment épeurante, mais on fait une couple de sauts.
Mais ce qui est le plus hot, même si Joe Dante dit que c’est pas ça l’important, c’est les effets spéciaux. C’est rare que je dis ça mais ça sauve le film. À partir du milieu, quand la marde à pogne, ça devient intéressant. La transformation est malade. La scène dure genre cinq minutes pi c’est crissement progressif pi détaillé. Ça commence par gonfler, après ça déchire, ça pousse, ça allonge, ça grossit pi ça donne un fucking loup-garou laite de genre huit pieds de haut. Y est cool en criss aik ses longues oreilles pi son gros museau qui fait des grimaces méchantes.
Pi la toute fin du film, avec la transformation live à télé, c’est malade. On apprend aussi qu’y reste un loup-garou (la fille qui ressemble à Angelina Jolie) pi la dernière image c’est une grosse boulette de steak haché qui se fait écraser sur un grill. Excellent.

Verdict : overall, le film est correct, mais je le recommande juste pour la transformation, que j’ai plus aimé que celle de An american werewolf in London. Big up pour les effets spéciaux.

Scream

novembre 8, 2010

Réalisation : Wes Craven
Scénario : Kevin Williamson
Pays : États-Unis
Sortie : 1996

J’ai vu le trailer de Scream 4 l’autre fois pi je me suis dit Hey je pense que j’ai jamais vu l’original au complet. C’est vrai. J’avais déjà vu des boutes à télé mais jamais toute le film. Pour être franc, quand je pensais à Scream, je pensais à Scary movie. Mea culpa. Facque j’ai remédié à la situation.

Donc : presque un an après me meurtre pi le viol de la mère du personnage principal, dont j’ai déjà oublié le nom – Neve Campbell – une étudiante de l’école pi son chum sont retrouvés morts. Le lendemain, Neve reçoit un coup de téléphone étrange pi le tueur essaye de la tuer, sans réussir. Son chum est accusé, pi relâché. Facque exactement le jour anniversaire du meurtre se sa mère, y a un gros party chez un gars de l’école – le classique ami de film américain qui fait tout le temps des jokes pi qui est attardé. Ici, c’est le gars qui joue dans ScoobieDoo. Tout ça suivi de près par une journaliste bitch jouée par Courtney Cox – Monica – qui veut pogner le scoop de sa vie pi par le frère d’une amie de Neve, le policier que personne prend au sérieux – Doowie de Scary Movie, que j’ai pas pu voir autrement tout le long du film. Je pense que c’est toute.
Rappelons ma question de départ : c’est tu bon pour vrai, Scream, ou ben c’est comme A nightmare on Elm street?
L a séquence d’ouverture est excellente, avec le coup de téléphone qui est devenu un classique. Ça a réussi à me faire choker pi je voulais pas que Drew se fasse tuer. J’ai eu tord mais bon. Ensuite la vraie histoire commence, on apprend le passé des personnages, que Neve veut pas baiser parce qu’a l’a réprimé le viol de sa mère qui au fond trompait son papa pi blabla. Les personnages sont toutes vraiment stéréotypés : le gars sérieux, la meilleure amie, le gars épais pi le gars un peu geek qui connait toutes les films d’horreur. Mais c’est pas un problème : faut voir le film comme un méta-film d’horreur. Derrière l’apparence sérieuse du film, c’est une parodie des slashers des années 80. Y a des indices qui permettent de croire que c’est pas sérieux :
1. le costume du tueur pi le fait qu’y se pète la gueule sur toutes les meubles de la maison
2. L’apparition du concierge Fred, étrangement habillé comme un certain Freddy Krueger
3. Les étudiants à l’humour louche qui se déguisent en tueur
4. Les règles énoncées par le personnage geek (pas de sexe, pas d’alcool ni de drogues, pas de I’ll be back soon)
5. la caricature des personnages pi des répliques, surtout vers la fin
6. à la toute fin, quand les tueurs s’entre-poignardent pour s’innocenter
7. les multiples résurrections du tueur principal
Y a probablement d’autres mais l’important, c’est de garder en tête que le film rit de lui-même, donc de toutes les autres films de slashers. Pour ça, c’est ben réussi.
Étonnamment, ça m’a faite peur. Je m’attendais pas à un film stressant, mais j’ai faite une couple de sauts.
La réalisation a rien de particulier. Mais y a eu des belles trouvailles pour les meurtres. (c’est d’ailleurs la seule chose qui était bonne dans le Freddy original. Craven est paspire pour ça, on peut y donner). Particulièrement la fille pognée dans la porte de garage pi le gars qui se fait écraser la tête pi électrocuter par la télé – y avait des grosses télés dins années 90.
Le gore est quand même bad. On voit quand même le tueur enfoncer un couteau direct dans le cœur de Drew, pi ensuite le cadavre pendu – pi éventré- après un arbre, à la vue des pauvres parents de la victime. Ou ben la gorge tranchée du caméraman. Ou les deux gars qui se crissent des coups de couteau dans le ventre.

Verdict : ça valait ben 5 piasses. Chu satisfait de mon achat pi je le recommande parce que j’ai passé un bon moment à l’écouter, Scream.

Questions :
1. Est-ce que le 2 pi le 3 sont bons?
2. Est-ce que vous pensez que le 4 va être bon?

Plan 9 from outer space

novembre 4, 2010

Réalisation : Ed Wood
Scénario : Ed Wood
Pays : États-Unis
Sortie : 1959

Sur le case du film, y a une citation qui dit : « This truly original movie, Ed Wood’s Citizen Kane, is a hymn to all those who have ever tried to create something intelligent and meaningfull and failed miserably every step of the way. »
Bela Lugosi, qui jouait un des zombies, est mort au milieu du tournage; y a été remplacé par le chiropraticien d’Ed Wood.
Y a un documentaire qui a été réalisé sur le culte autour de ce film-là (comme Troll 2) : y dure plus longtemps que le film lui-même.
Tim Burton a consacré tout un film au réalisateur de ce classique-là, pi c’est Johnny Depp qui joue Ed Wood.
C’est tellement mauvais que c’est excellent.

C’est des extraterrestres (du monde normal aik des suits brillants) qui viennent conquérir la terre en exécutant le Plan 9 : réveiller les morts. Évidemment, les extraterrestres sont plus intelligents que nous pi essayent de nous montrer qu’on détruit notre planète. Mais on comprend vraiment pas facque on les attaque pi eux ben y répliquent. Avec trois zombies : un ancien lutteur, une fausse-chicks pi un acteur mort déguisé en Dracula.
Le narrateur du début, les répliques, les acteurs, les plans, la mise en scène, les décors, la réalisation, le scénario, l’idée derrière le scénario, le message du film, les questions morales soulevées, tout ça est pitoyable.
L’accoutrement des extra-terrestres dépasse l’idée qu’on se fait du mot ridicule. Les soucoupes volantes sont en carton pi animées par des fils (qu’on voit à l’écran) pi l’intérieur est exclusivement composé d’un téléphone à cadran déguisé en bébelle de vaisseau spacial pi d’un grand rideau qui cache l’absence de décor.
Le zombie Dracula se cache la face aik sa cape pour pas qu’on voit que c’est pas Bela Lugosi. Les zombies tuent le monde en leur tapant ben fort sur les épaules. Les pierres tombales sont en carton pi shakent dans le vent.
Ce que j’écris là rend pas tout le sublime de la médiocrité de ce film-là. Faut le regarder pour comprendre.

Verdict : Plan 9, c’est de la bombe. Aucun doute que ça vaut la peine pi que je le recommande. Un gros joint est de mise.

En passant, le documentaire de deux heures sur Plan 9, Flying saucers over Hollywood, vaut pas la peine. Y date de 1985 pi ça a mal vieilli. C’est plate.

5150, rue des Ormes

novembre 3, 2010

Réalisation : Éric Tessier
Scénario : Patrick Sénécal (basé sur son propre roman du même titre)
Pays : Québec
Sortie : 2009

Ça c’est un film que j’ai regardé sans avoir d’attentes. Le trailer m’avait turné off mais je l’ai regardé pareil, juste au cas où. Dans le fond, Super Écran, c’est faite pour écouter des films que t’aurais jamais loué normalement.

Facque c’est un étudiant de cinéma qui se fait séquestrer par un père de famille fucked-up. Sa fille ainée itou est folle. La mère, elle, est complètement soumise à son mari pi leur petite fille souffre d’une déficience intellectuelle. Peu à peu, on se rend compte que c’est pas le premier à se faire enfermer par le papa fou, qui a l’air de s’être donné une mission Jésus-style pi qu’y tue les « non-justes ». Finalement, y dit au gars qu’y va pouvoir s’en aller quand y va le battre aux échecs.
L’idée est loin d’être originale. C’est pas le premier tueur pseudo moral qu’on voit : tchèquez Seven pi Saw (1 à 15). C’est pas non plus la première game d’échec qui détermine l’avenir d’un personnage. Y a aussi l’exposition qui est trop courte : en dix minutes, Marc-André Grondin est déjà enfermé. Mais malgré des petits défauts demême, le film m’a crissement surpris. Je pensais qu’ça serait pourri, pi c’était paspire pantoute.
Contrairement à ce qu’on voit dans bande-annonce, Marc-André Grondin joue fucking ben. J’ai trouvé qu’y était vraiment bon pour interpréter un gars début vingtaine qui est mis dans une situation demême. J’ai aimé le fait qu’y vire un peu psycho aik les échecs, comme le personnage dans Le joueur d’échecs de Zweig. La folie est ben représentée par la chambre qui devient toute tordue; quand a se rempli de sang, c’est vraiment creepy.
Le personnage du père, je l’aimais pas, au début. Mais vers la fin, y se complexifie de façon intéressante. Vu qu’y a jamais perdu une game d’échecs, pi qu’y prenait tout le temps les blancs, ben y est persuadé qu’y raison pi que le bien triomphe toujours du mal. L’enjeu de la game, c’est pas la libération de Grondin : c’est de montrer au fou que c’est un crisse de psychopathe pi y montrer qu’y pas raison pantoute. C’est pour ça que Grondin devient obsédé par la game.
Dans le fond, la faiblesse de l’idée de départ est crissement compensée par le développement psychologique des personnages pi des questions morales soulevées. Comme dans Les sept jours du talion, roman pi film.
J’ai été aussi agréablement surpris par le degré de badness du film : le jeu d’échecs grandeur nature formé de cadavres est sérieusement creepy pi le papa qui tire sur sa petite fille attardée mentale aik un shotgun, ça fait faire le saut en esti. La fin est loin d’être positive, pi même si c’est présenté d’une façon un peu maladroite, l’idée est bonne.

Verdict : c’est pas un grand film mais c’est quand même un visionnement agréable. Plus ça avance, plus c’est bon.